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  • segunda-feira, 13 de setembro de 2010

    Le suicide est l'absolue négation de la loi d'amour



    Traduction: Jean Emmanuel Nunes

    Paris / France



    À Taïwan, Foxconn, société fabriquant du matériel électronique, a annoncé « avoir engagé 2000 professionnels en santé mentale pour tenter de contenir la vague de suicides dans ses fabriques en Chine » (1). L'entreprise emploie plus de 700 000 personnes, dont 300 000 en Chine, chargées de fabriquer des produits pour diverses multinationales, comme l'iPhone pour Apple, les consoles de jeux pour PlayStation, Sony, Wii, Nintendo, Xbox, Microsoft, ou le lecteur électronique Kindle pour Amazon.

    En France, comme si la préoccupante « journée nationale de prévention du suicide » ne suffisait pas, les autorités françaises enquêtent sur la vague de suicides frappant l'opérateur de téléphonie France Telecom. Au cours des deux dernières années, 46 employés se sont tués,11 seulement en 2010, selon la direction de l'entreprise et les syndicats.



    L'université de Cornell (USA), dans l'État américain de New York, a récemment lancé une campagne de prévention du suicide. Depuis longtemps, l'université était célèbre pour être un établissement scolaire marqué par les suicides. Entre 2000 et 2005, il y a eu 10 cas de suicides confirmés.

    Sur la Terre, le nombre de suicides est terrifiant, si on l'analyse : « il y a 10 ans, 815 000 personnes se sont suicidées. Les pays de l'Est européen détiennent le record du taux de suicides pour 100 000 habitants : la Lituanie 41,9 ; l'Estonie 40,1 ; la Russie 37,6 (le taux de suicides de la Russie est le second au monde après les pays baltes) ; la Lettonie 33,9 ; la Hongrie 32,9. Le Guatemala, les Philippines et l'Albanie ont, au contraire, le taux le plus bas, celui-ci oscillant entre 0,5 et 2. Les autres sont dans la moyenne, située entre 10 et 16. En nombres absolus, cependant, la république populaire de Chine est la première des statistiques. Il y a eu là-bas 195 000 suicides au cours de l'an 2000, viennent ensuite l'Inde avec 87 000 suicides, les États-Unis avec 31 000, le Japon avec 20 000 (en 2008, le suicide des jeunes a battu un nouveau record au Japon), et l'Allemagne avec 12 500 » (2).

    Le suicide est un acte exclusivement humain et se trouve présent dans toutes les cultures. Ses causes originelles sont nombreuses et complexes. Certains voient même le suicide comme étant un choix personnel légitime et un droit de l'homme (connu de manière absurde sous le nom de « droit de mourir »), et allèguent que nul ne devrait être obligé de souffrir contre sa volonté, surtout dans les situations de maladies incurables, de maladies mentales, ou d'âge avancé sans la moindre possibilité d'amélioration.

    Aucune religion n'admet le suicide. Cette unanimité fait ressortir qu'il s'agit là d'une chose contraire aux lois divines. Mais, certaines sectes paranoïaques ont le suicide pour culte, telles que l'ordre du temple solaire, l’heaven’s gate, les peoples temples et autres. Il y a de célèbres adeptes de cette école de pensée, comme les philosophes pessimistes Arthur Schopenhauer, Friedrich Nietzsche, ou l'empiriste écossais David Hume.

    Du point de vue sociologique, le suicide est un acte qui se produit au bout de situations anomiques (3), où les individus se sentent forcés de s'ôter la vie pour éviter des conflits ou des tensions inter-humaines, insupportables pour eux. En vérité, pour l'Espirite, le « suicide est un acte de suprême lâcheté de la part de celui qui opte pour la fuite, qui le fera se réveiller en une réalité plus rigoureuse à laquelle il n'aura aucune alternative d'échapper » (4).

    Le suicidé ne souhaite pas se tuer lui-même, mais plutôt quelque chose qu'il porte en lui et que, synthétiquement, l'on peut dénommer de sentiment de culpabilité, et de volonté de tuer celui auquel il s'identifie. Comme il en est empêché par les restrictions morales, il finit par s'autodétruire. Donc, le suicidé tue une autre personne qui vit à l'intérieur de lui et qui l'incommode profondément. Le penseur Emile Durkheim émet la théorie selon laquelle la cause du suicide est presque toujours d'origine sociale, c'est-à-dire que l'être individuel est abattu par l'être social. Absorbée par les valeurs (sans valeur), le consumérisme, la recherche d'un plaisir immédiat, la compétitivité, la nécessité de ne pas être un perdant, d'être le meilleur, de ne pas faillir, la personne s'éloigne d'elle-même et de sa nature. Elle survit d'apparences, pour représenter un rôle social en tant que protagoniste de son milieu. Par cette vie névrosante, elle ne peut pas développer son potentiel, ne peut pas s'ouvrir, ne peut pas exposer ses émotions, et se sent écrasée dans son intimité solitaire (5).

    Curieusement, il y a différents cas. Lors d'incendies d'édifices, certaines personnes prisonnières d'étages supérieurs ont sauté vers la mort pour échapper à la proximité des flammes. On ne saurait considérer une telle situation comme étant un acte suicidaire. Il y a seulement eu un geste instinctif de fuite. Dans une telle situation, la chaleur peut être si intense qu'elle peut littéralement conduire une personne à un état d'absolue inconscience.

    L'obsession est une autre situation grave qui doit être analysée : elle peut être définie comme étant la contrainte qu'un individu, suicidé potentiel ou non, peut ressentir de par la présence perturbatrice d'un obsesseur (incarné ou désincarné). Il y a des suicides qui ressemblent à de véritables assassinats commis par des persécuteurs désincarnés (et aussi incarnés). Ces êtres enveloppent leurs victimes de telle façon qu'ils les induisent à se tuer. Bien sûr, le suicidé n'est pas exempté de sa responsabilité. Car un obsesseur n'oblige personne à se suicider, il ne fait que suggérer l’acte télépathiquement, la décision revenant toujours à la personne elle-même.

    Cette simple idée, répétée de nombreuses fois, conduit l'individu à la fascination, à la subjuguation et, enfin, au suicide. Emmanuel prévient que le suicide est comme quelqu'un qui « saute dans l'obscurité vers un précipice en flammes. Après l'acte, le malheureux souffre de la soif, la faim, de la fatigue, d'insomnie, d'irrésistibles plaisirs charnels, de la promiscuité et des tempêtes provoquant de constantes inondations de boue fétide » (6). En vérité, « de toutes les déviances de la vie humaine, le suicide est sans doute la plus grande d'entre elles de par ses caractéristiques de faux héroïsme, de négation absolue de la loi d'amour et de suprême rébellion contre la volonté de Dieu, dont la justice ne s'est jamais faite sentir auprès des hommes sans la lumière de la miséricorde » (7).

    Si l'on réfléchit à la question 945 du Livre des esprits, que penser du suicide qui a pour cause le dégoût de la vie ? Les esprits répondirent : « Insensés ! Pourquoi ne travaillaient-ils pas ? L'existence de leur aurait pas été à charge ! » (8). Le suicide est la plus désastreuse façon de fuir les épreuves ou expiations par lesquelles l'on doit passer. C'est une fausse porte par laquelle l'individu, croyant se libérer de ses maux, se précipite vers une situation bien pire. Violemment rejeté outre-tombe, en pleine vitalité physique, il revit par intermittence, durant longtemps, les flagellations de sa conscience et les sensations des derniers instants, en plus d'être submergé dans les régions de pénombre où ses tourments seront importants pour son sacro-saint apprentissage qui lui permettra de respecter plus franchement la vie.

    Dans la littérature spirite, on trouve des livres qui traitent du sujet. Il y a par exemple : O martirio dos suicidas, d'Almerindo Martins de Castro, ou Memorias de um suicida, d'Yvonne A. Pereira. Le maître de Lyon, dans son livre Le ciel et l'enfer, nous a laissé une énorme contribution quant à la comparaison des doctrines relatives au passage de la vie corporelle à la vie spirituelle et, dans le cinquième chapitre de la deuxième partie, la question des suicidés est spécifiquement abordée.

    Lorsqu'un individu perd sa capacité d'aimer, lorsque son estime de soi est faible, il a des difficultés à garder sa pleine santé physique, psychique et somatique. André Luiz explique que : « les états de pensée sont projetés sur le corps au travers des biophores, qui sont des unités des forces psychosomatiques, situées dans les mitochondries. La pensée transmet ses états heureux ou malheureux à toutes les cellules de l'organisme, au travers des biophores. Elle fonctionne tantôt comme un soleil irradiant chaleur et lumière, équilibrant et harmonisant toutes les cellules de l'organisme, et tantôt comme une tempête générant foudre et éclairs destructeurs, qui déséquilibre l'être, en atteignant principalement les cellules nerveuses » (9).

    Le plus grave est que le suicidé endommage son périsprit. Lorsqu'il réincarnera, en plus de devoir affronter les vieux problèmes devant être encore solutionné, il lui faudra réajuster sa lésion périspritale. Ainsi, ajourner sa dette implique qu'on la retrouvera plus tard avec des intérêts scrupuleusement calculés et exigés, sans bénéfice d'un quelconque moratoire. La réponse à la question 920 du Livre des esprits affirme que la vie sur la Terre lui a été donnée comme épreuve ou expiation, et qu'il dépend de lui de se battre de toutes ses forces pour réussir à être aussi heureux qu'il le peut et d'adoucir ses maux (10).

    De par les obligations résultant de la loi de fraternité, il nous faut prier pour nos frères qui ont mis fin à leur vie, en ayant de la compassion pour leurs angoisses, sans les condamner. D'autant plus que tous les suicidés, sans exception, se lamentent de l'acte qu'ils ont pratiqué et que seule la prière en leur faveur adoucit les atroces douleurs que leurs consciences leur font sentir et qui leur paraissent éternelles.



    Jorge HESSEN, 

    le 8 juillet 2010.

    e-mail : jorgehessen@gmail.com

    site : http://jorgehessen.net

    Bibliographie :


    1) édition Online du journal d'Hong Kong South China Morning post

    2) wikipedia / suicidio

    3) l'anomie est un état de manque d'objectifs et de perte d'identité, provoqué par les intenses transformations survenues dans le monde social moderne

    4) Divaldo Pereira Franco/Joanna de Angelis, Momentos de iluminação

    5) Émile Durkheim, le suicide

    6) Francisco Candido Xavier/Waldo Vieira, Emmanuel, Leis de amor, ed. FEESP

    7) Francisco Candido Xavier, Emmanuel, O consolador, q. 154, ed. FEB

    8) Allan Kardec, Le livre des esprits, q. 945

    9) Francisco Candido Xavier, André Luiz, missionnarios da luz, ed. FEB

    10) Allan Kardec, Le livre des esprits, q. 920