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  • domingo, 14 de agosto de 2016

    Euthanasie, la fausse porte de la « paix éternelle »


    Traduction: Jean Emmanuel Nunes

    Paris / France


    L’euthanasie est malheureusement légale en Belgique depuis 2002. La loi belge dispose que, pour bénéficier du droit à l’euthanasie, les patients doivent démontrer l’existence d’une souffrance psychologique ou physique constante et insupportable. En 2013, on dénombrait 1807 cas d’euthanasie dans le pays, la majorité d’entre eux ayant concerné des personnes âgées souffrant de pathologies en leur phase terminale (seuls 4 % des cas concernaient des personnes atteintes de troubles psychiatriques).

    L’euthanasie a suscité des controverses dans les milieux juridiques. Au Brésil, la Constitution et le code pénal sont très clairs : l’euthanasie est un assassinat ordinaire.

    S’agissant des milieux médicaux, en termes d’éthique médicale, la vie est considérée comme étant un don sacré, et il n’appartient pas aux médecins d’avoir la prétention d’être juges de la vie ou de la mort de quelqu’un. D’ailleurs, il est important de rappeler que l’Association mondiale de médecine, depuis sa Déclaration de Madrid de 1987, clame que l’euthanasie est un acte inadéquat du point de vue éthique.

    C’est dans ce contexte qu’en Belgique, Sébastien, un Belge, défraie la chronique depuis qu’il a sollicité officiellement, il y a quelques semaines, le bénéfice du droit de mourir par euthanasie. A cet effet, il invoque le fait qu’il souffre psychologiquement car il ne parvient pas à admettre son homosexualité, vivant dans une constante sensation de honte et d’épuisement mental, pour être attiré sexuellement vers un genre vers lequel il ne devrait pas, d’après lui : c’est comme si tout était à l’opposé de ce qu’il voudrait que les choses soient, allègue-t-il.

    En Belgique, l’euthanasie bénéficie d’un immense soutien populaire. Et le nombre de cas autorisés croît chaque année depuis 2002. En 2013, la loi fut modifiée pour permettre l’euthanasie des enfants en stade terminal. La loi dispose que toute mort par euthanasie dans le pays doit être autorisée par un comité de médecins et d’avocats. Pour Gilles Genicot, Maître de conférences en droit médical à l’Université de Liège et membre de ce comité qui examine les demandes d’euthanasie, le désir de Sébastien, par exemple, ne remplit pas les critères légaux de l’euthanasie (1).

    Nous ne nous étendrons pas sur les motifs pour lesquels Sébastien rejette sa propre sexualité, afin de privilégier une réflexion doctrinale autour du contresens lié à l’euthanasie légale. En effet, il n’appartient pas à un homme, en quelque circonstance que ce soit et sous quelque prétexte légal que ce soit, de bénéficier d’un quelconque droit de choisir et de délibérer à propos de la vie ou de la mort de son prochain ; et l’euthanasie, cette fausse pitié, sème le désordre dans la thérapeutique divine qui intervient au travers des processus rédempteurs qui offrent une réhabilitation spirituelle.

    Nous, spirites, savons que l’agonie physique et émotionnelle prolongée peut avoir une finalité précieuse pour l’âme et, la maladie chronique peut être, en réalité, un bien. À la question 920 du Livre des esprits, voici la réponse qui fut donnée : « la vie lui a été donnée comme épreuve ou expiation ; mais il dépend de lui d'adoucir ses maux et d'être aussi heureux qu'on le peut sur la Terre » (2).

    Nombre de malheureux croient que la solution à leurs souffrances se trouve dans la mort, grâce à l’euthanasie légale. Cependant, nous pouvons affirmer qu’au-delà de souffrir dans le monde spirituel les douloureuses conséquences de ce geste répréhensible qui manifeste la révolte et la lâcheté face aux lois de la vie, celui qui cherche à mourir par le biais de l’euthanasie (sorte de suicide indirect) renaîtra avec les mêmes séquelles physiques résultant de son choix de mourir par anticipation et, devra affronter à nouveau la même situation douloureuse puisque sa foi inexistante et sa distance de Dieu ne lui a pas permis d’atteindre le succès existentiel.

    Le spirite véritable agit constamment en faveur de la vie, respectant les desseins de Dieu, cherchant non seulement à adoucir ses propres souffrances mais s’efforçant également à adoucir les douleurs de son prochain (sans euthanasie), en étant confiant dans la justice parfaite et la bonté du Créateur, car dans les Lois de ce dernier, il n’y a pas de place pour l’injustice : chacun reçoit de la vie selon ses nécessités et ses mérites. C’est la loi première !

    Jorge HESSEN

    Le 22 juillet 2016


    Source : A luz na mente, revista online
    Traduction : J.E.
    Références :
    1)    Cf. http://www.bbc.com/portuguese/internacional-36591159  

    2)    Kardec, Allan. Livre des Esprits, q. 920