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  • LEITORES
  • segunda-feira, 14 de outubro de 2019

    D’où vient la méchanceté ?




    Traduction: Jean Emmanuel Nunes

    Paris / France

    Le sens du mot méchanceté est lié à la qualité de celui et de ce qui est mauvais, à une action néfaste, à l’iniquité et à la cruauté. Mais pourquoi certains sont-ils attirés par la méchanceté ? Cette question a toujours perturbé les penseurs des domaines les plus divers du savoir et de l'action humaines : philosophie, science, art, religion.

    Historiquement, selon certains modèles de réflexion, les maux de l’humanité ne préoccupaient pas les penseurs, le mal apparaaissant circonscrit. Pour certains spécialistes de "l'holocauste", lors de la Seconde Guerre mondiale, le débat a été ravivé autour des limites de la barbarie et de la méchanceté humaine, envoyant dans l’univers intellectuel européen et mondial une vague de pessimisme et de scepticisme.

    Hannah Arendt, une philosophe juive ayant étudié cette question du mal, écrivit son célèbre livre intitulé «Eichmann à Jérusalem», qui analysa le procès du bourreau nazi, initiateur de la mort de milliers de personnes. En prenant le «cas Eichmann» pour référence, l'auteur put établir que le mal pouvait devenir banal et se répandre comme une traînée de poudre au sein de la société, mais seulement superficiellement. Pour Arendt, les racines du mal ne sont pas définitivement enracinées dans le cœur de l'homme, parce qu'elles ne peuvent pas le pénétrer suffisamment en profondeur pour y établir son foyer, et peuvent donc en être éradiquées. 

    Pour beaucoup, le mal serait plus fort que le bien, et les mauvais esprits seraient capables de vaincre les bienfaiteurs spirituels, frustrant ainsi leurs desseins supérieurs. Que valent de telles assertions issues d’une tradition ancienne ? Elles sont insoutenables et fausses, et seraient même un non-sens. Admettre le triomphe du mal au détriment de l'humanité, ce serait comme nier au Seigneur de la vie ses attributs d'omniscience et de toute-puissance, sans lesquels il ne pourrait être le Seigneur de la vie.

    Le mal n’est pas le fruit des Statuts du Tout-Puissant, comme le conçoivent certains imprudents, en particulier ceux qui sont loin de comprendre la Bonne Nouvelle. Le mal est transitoire, et n'a pas de racines. Pour le spiritisme, le mal est une création de l'homme lui-même, dont l'existence n’est que temporaire, transitoire, car la permanence du mal ne permettrait pas le progrès de la Vie. 

    Dans le chapitre traitant de l'échelle spirite, le Codificateur classa les esprits imparfaits dans le troisième ordre et traça leurs caractères généraux : « Ceux du dernier degré sont encore au bas de l'échelle : les Esprits imparfaits. Ils sont caractérisés par l'ignorance, le désir du mal et toutes les mauvaises passions qui retardent leur avancement » [1].

    L'humanité a subi des transformations viscérales ces dernières années. L'influence du matérialisme sur ces problèmes croît considérablement, au même rythme que la vie sociale. Les valeurs morales se corrompent avec une rapidité étonnante. Jamais le monde n'a eu autant besoin des enseignements spirites qu'aujourd'hui. Nous vivons des moments où la révolte dans les cœurs s’intensifie sous l’effet d’idéologies en faillite, d’autant plus que les tempêtes technologiques poussent à l’intensification de la séparation et de l’isolement, conduisant à des niveaux de révoltes sociales inacceptables.

    Bien sûr, on ne peut ignorer la lutte pour la subsistance. Il y a les maladies, les insatisfactions, les conflits émotionnels, les désillusions. Les imperfections propres à ceux avec qui nous vivons. Enfin, les diverses vicissitudes de l'existence. 

    De par ce véritable désordre, qui fait que l’on use et abuse du libre arbitre, chacun remporte des victoires ou subit des défaites amères, en fonction du degré d'expérience acquise. Certains rient aujourd'hui et pleureront demain, et d'autres qui se vantent maintenant seront humiliés plus tard.

    Il faut interroger sa conscience, examiner ses actes quotidiens, identifier les manquements aux devoirs qui auraient dû être remplis ainsi que les motifs de ceux qui se plaignent de nos agissements. Chacun doit réexaminer périodiquement ses échecs et ses chutes sur le plan moral, réactivant sa mémoire pour se souvenir des nombreuses épines incrustées dans la «chair de l'esprit» [2], comme l'enseigne Paul de Tarse. Ces épines rappellent à chacun sa condition de malade en longue convalescence, et qui a besoin d’aide. Le mal n'est pas invincible, bien au contraire.

    Nul ne saurait être exempt des conséquences des maux commis. Le mal qui naît en chaque personne, l’imprègne et fait temporairement partie de sa personnalité. 

    Paul de Tarse, dans son Epître aux Romains, commente les luttes qui doivent être menées pour combattre le mal présent en notre for intérieur, dans une phrase restée célèbre: « Je ne fais pas le bien que je voudrais, mais je commets le mal que je ne voudrais pas » [3]. Le mal dont parle Paul dans ses épîtres est le mal trivial qui subsiste en nous et qui se nourrit de notre volonté. Et, dans une certaine mesure, cela nous procure du plaisir, de par l’étourdissement de notre conscience.

    Les ténèbres ne sont que l'absence de lumière. Ce n'est pas réel. Seul Dieu est vie ; seul le bien est un objectif de la vie. Pour pouvoir entrevoir un monde exempt d'angoisses et de problèmes sociaux, exempt des misères économiques et politiques, seul l'amour inconditionnel dispose des ressources à même de parvenir à la conciliation, au pardon, à la transformation morale, au progrès du bien, ce qui contribue à enrichir la sensibilité, à améliorer le caractère, à développer de nouvelles facultés, c'est-à-dire à faire que nos joies se développent et que notre bonheur augmente.

    En somme, le mal découle du cœur humain et, la bataille du bien contre le mal (qui est l’objet d'innombrables livres et films) doit être avoir lieu avant tout dans le cœur de chacun.

    Jorge HESSEN
    Le 13 avril 2015

    Source : A luz na mente, revista online

    Traduction : J.E.

    Sources :

    [1] Allan Kardec, Livre des esprits, question 97
    [2] Seconde épître de Saint-Paul aux Corinthiens, 12:7
    [3] Epître de Saint-Paul aux Romains, 7:19







    De la culpabilité et du sentiment de rejet



    Traduction: Jean Emmanuel Nunes
    Paris / France

    Confrontées aux fautes morales commises, certaines personnes intériorisent le rejet d’elles-mêmes, implantant la culpabilité au sein de leur conscience. En conséquence, elles se sentent rejetées par tout le monde, au lieu d’œuvrer à réparer l’erreur. Parce que si on ne le fait pas tout de suite, les conflits incrustés dans leurs consciences perdureront durant leur prochaine incarnation.

    Certaines personnes tentent de camoufler leurs fautes, mais cacher les conflits de culpabilité ne libère pas des conséquences de l’erreur, car des troubles intimes apparaîtront sous la forme d’une maladie physique, émotionnelle ou psychologique. Elles projetteront alors des soupçons sans fondement sur les autres, craignant d’être identifiées et démasquées.

    Durant l'existence actuelle, il y aura plusieurs cas de rejet d’elles-mêmes chez celles qui transgressent les lois divines de la conscience. Ce sont celles qui, au cours de leur jeunesse, au cours du « silence de la nuit », ont volontairement avorté, dans la crainte d'être découvertes. Il y a aussi celles qui ont commis l'adultère vil, se cachant de tous pour se faire, tout en conservant la conscience coupable que tout soit révélé à tout moment. Il y a aussi des cas moins fréquents, les moins rares étant ceux qui ont commis des crimes restés impunis lors de précédentes réincarnations. Elles sont porteuses d’une conscience tachée de noir, qu’elles n’ont pas surpassé durant leurs vies précédentes, de sorte qu’elles continuent aujourd'hui à s’en sentir coupables.

    Même si les autres ne découvrent pas leurs crimes et ne les démasquent pas, le mouvement de rejet de soi se prolonge. 

    Quand on ignore ce processus et que l’on n'a pas le courage (en agissant du fond du cœur) pour réparer son erreur, le mécanisme de rejet de soi se renforce et le coupable voit des ennemis un peu partout. Emporté par son imagination, il conserve un état de paranoïa coupable. En conséquence, il perpétue son égocentrisme, ses névroses, ce qui le conduit à transformer son imaginaire en réalité. Dès lors, étant ancré dans sa psyché auto-défensive, il attaque les autres. Voyant son intimité envahie, il agresse son prochain. Sous l’effet du mécanisme psychologique de projection, il croit que les autres le jugent, le condamnent et le punissent, ce qui explique qu’il prenne ses précautions face à tout un chacun.

    De par l'état de culpabilité paranoïaque résultant des crimes passés, même oubliés, le coupable se sent être un criminel et comprend qu'à tout moment il pourra être démasqué, de sorte que, sous l’effet de cette hallucination, il croit que les autres le poursuivent.

    Les lois divines ne sont pas punitives, elles sont aimantes, éducatives (probatoires) et rééducatives (expiatoires). Certes, les violations des lois morales influeront sur l'économie spirituelle, nécessitant la réparation de leurs aggravations. Pas nécessairement au cours d’une réincarnation immédiate car, aujourd'hui, beaucoup de gens peuvent réparer les crimes ayant été commis il y a plus de dix incarnations passées. 

    Or, la douleur est-elle nécessaire pour réparer les erreurs ? Nous ne le croyons pas. La voie sûre se situe dans le développement des vertus du cœur, œuvrant avec amour de soi et amour des autres.

    La conscience de soi et le pardon de soi-même sont des mécanismes qui rendent les délinquants disposés à réparer leurs infractions. Etant donné que l'évolution spirituelle se produit à la fois horizontalement et verticalement dans la vie. La douleur est la piqûre qui conduit à l'évolution horizontale. Le transgresseur souffre jusqu’aux limites de l’épuisement et une fois qu’il observe qu’il n’y a pas d’autre solution que de faire le BIEN, alors il décide de grimper sur la verticale de la vie.

    Quand les conflits de culpabilité sont très intenses, des traitements psychothérapeutiques sont nécessaires au rétablissement. Il est difficile pour les coupables de se libérer seuls des troubles de leurs consciences, car une culpabilité ancrée dans l'esprit pèse lourdement sur la psyché. D'où la nécessité thérapeutique pour les coupables de comprendre la réalité telle qu'elle est et non telle qu'ils le croient.

    L'état de culpabilité engendre l'obsession. Le processus obsessionnel ne débute généralement pas avec l'obsesseur, mais lorsque les matrices de la conscience du coupable auto-rejeté se transforme psychologiquement en jugement de lui-même, en auto-condamnation, et en auto-punition, bloquant ainsi la prise mentale, ce qui plonge l'esprit dans l’obsession complexe. Pour le dire métaphoriquement, la culpabilité est la prise mentale qui favorise l'obsession.

    En réalité, bien des processus obsessionnels sont compliqués, car subtils et intenses. L'intensité est liée à l’aliénation, et la subtilité provient de l'intervention sournoise de l'obsesseur à l’insu de l'obsédé. De cette façon, il est hypnotisé et conditionné à des pratiques malsaines, subissant une existence spirituelle de persécution subtile. Souvent, il ne se rend compte de l'obsession qu’après la désincarnation.

    La meilleure thérapie contre la culpabilité est l'exercice de l'Évangile en tant qu'invitation à s'éloigner de l'égocentrisme et à se concentrer sur l'essence divine qui EST. C'est la voie qui conduit à la libération des comportements égocentriques et égoïstes. Une lecture édifiante, être charitable d’abord envers soi-même, puis réellement envers son prochain «sans offenser», participer aux activités du centre spirite promeut, en général, l'esprit immortel et aide tous ceux qui sont concernés.

    Lorsque nous disons «sans offenser», nous affirmons que la plus grande charité n'est pas la charité matérielle mais la charité spirituelle, qui doit être exercée sous l’égide de la bienveillance envers chacun, de l'indulgence envers les fautes d'autrui et sous celle du pardon des offenses. Ce sont des exercices pratiques pour se débarrasser de l’idée unique centrée sur la culpabilité. Grâce à ces exercices spirites chrétiens, l’esprit ne permet plus aux obsesseurs d’introduire leurs idées, et la mise en œuvre des actions pratiques par la personne, pleines d’efforts, les conduisent à l’évolution verticale de la vie. C'est comme si on montait sur une échelle inclinée et très raide, mais peu de personnes sont disposées à y monter, la plupart des gens craignant que la vie ne soit une "marâtre" et ne font alors aucun véritable effort pour parvenir à l'ascension.


    Grâce à ces pratiques chrétiennes, les personnes accomplissent des actions concrètes envers elles-mêmes et autrui, ne travaillant plus à une culpabilité paranoïaque, mais à l’harmonie d’elles-mêmes et d’autrui ; toutefois, l’on n’y parvient pas par des promesses verbales, mais par des actions efficaces. A mesure que la conscience mûrit, la priorité est à la recherche de l'essentiel et à mettre l'ego au service du moi esprit immortel.

    Si l’homme a encore une structure égoïque, il est néanmoins d’essence divine. Cependant, si nous croyons être l'ego, nous ne le sommes pas. Lorsque notre conscience se développe, nous réalisons que si nous avons un ego, nous sommes d’essence divine. Avoir un soi-disant ego n'est pas un problème. Encore ignorant, perdurant dans la dimension du non savoir, du non ressentir et de la non mise en œuvre des lois divines, l’ego doit être illuminé par l'essence divine dont nous sommes porteurs.

    Le rejet de soi ne se produit généralement pas clairement, mais de manière voilée. Il se présente souvent sous la forme de complexes d'infériorité ou de supériorité. Il apparaît sous la forme d’une tendance à la solitude, au rejet ou à la jalousie des autres.

    Le coupable rejette tous ceux qui travaillent à leur propre réforme. Parce qu’ils sont des exemples pour lui. Il voit en autrui un «miroir» décrivant le comportement qu'il devrait avoir, mais auquel il n’est pas disposé. Face à cela, il rejette et répudie le «miroir», lui jette une pierre pour le fragmenter, afin de ne pas voir l'image du renouveau qu'il devrait rechercher. De cette façon, il reste paresseux et lâche face à son nécessaire renouvellement moral. Même si l’on chasse le "miroir" de sa vue, il ne manquera toutefois pas de réclamer l’accomplissement de ce qui devait être fait.

    En conclusion, il est urgent de s’éloigner du fléau que l’on nomme la culpabilité et d’utiliser la raison pour parvenir à l’équilibre intime afin de réparer le mal que l’on a fait par le passé. 

    Travaillons en toute sécurité au progrès individuel et collectif, car la culpabilité nous transforme en poids mort pour l'économie active de la société, et nous ne pourrons rien accomplir de bien, de beau et de bon sous le joug de la culpabilité.

    Jorge HESSEN
    Le 23 juillet 2019

    Source : A luz na mente, revista online

    Traduction : J.E.

    Bibliographie :
    Projeto Espiritizar / FEEMT
    https://www.youtube.com/watch?v=_7HRHX1ZMI&list=PL1r1wspRthZQrAp3ok5owfAPGldFn79nV&index=3 acesso 22/07/2019