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  • segunda-feira, 6 de abril de 2015

    Argent et malheur, une brève réflexion spirite


    Traduction: Jean Emmanuel Nunes

    Paris / France




    Sigmund Freud défendait la thèse selon laquelle tout homme est incité à rechercher le bonheur, mais que cette recherche résonne de façon illusoire dans le monde, puisque la personne a des expériences d’échecs et de désenchantements, et que le mieux qu’elle puisse atteindre est une « félicité » illusoire. A l’inverse de la thèse freudienne, un groupe de chercheurs du Spectrem Group rencontra 1200 personnes pour les interroger sur le bonheur que ce soit par rapport au travail, au mariage, aux loisirs, aux finances, entre autres thèmes. Ils constatèrent que plus une personne possédait d’argent, plus son niveau de félicité était important (1). Alors, l’argent achète-t-il le bonheur ?

    Durant l’Antiquité, on a examiné le bonheur du point de vue philosophique. Aristote affirmait que le bonheur était lié à l’équilibre et à l’harmonie, consécutifs à la pratique de l’altruisme. A l’inverse, Epicure répondit que le bonheur était un réflexe de satisfaction des désirs charnels. Le sage Lao Tseu affirmait que le bonheur pouvait être atteint parce qu’il prenait sa source dans la nature. Toutefois, Confucius estimait que le bonheur était le résultat de l’harmonie entre les personnes. Quant à Socrate, il considérait qu’il était impossible que quelqu’un soit heureux en agissant contre ses propres convictions.

    « Connais-toi toi-même », indiquait Socrate qui certifiait que celui qui contrôle ses instincts et qui éloigne les choses superflues, dispose de tout ce qu’il lui faut, et qu’il dépend exclusivement de sa raison d’atteindre le bonheur. De cette perception de la conscience intime, le maître de Platon et Xénophonte ont approfondi le concept de bonheur, qui ne pouvait venir des biens extérieurs (l’argent, par exemple) et du corps charnel, mais uniquement de l’âme parce que là est l’essence de l’homme.

    Il est clair que nous avons besoin d’argent pour vivre. Notre vie matérielle est sujette à l’argent, car nous avons besoin de moyens financiers pour donner de la dignité à notre vie. En réalité, l’argent est neutre : il n’est ni bon, ni mauvais en soi. Employé avec charité, l’argent est un sublime instrument. Toutefois, la cupidité ou son mauvais usage en font un instrument de malheur. Sans l’altruisme du détachement, « la foi se résume à l’adoration sans profit ; l’espérance n’est rien d’autre qu’une fleur incapable d’arriver à maturation, quant à la charité, elle est circonscrite à un jeu de paroles brillantes autour desquelles les dévêtus et les affamés, les nécessiteux et les infirmes ont l’habitude de paraître en prononçant des malédictions » (2).

    Dans la parabole des talents, Jésus expose que le profit, loin d’être mauvais, est le fruit du travail et des investissements. En même temps, il nous enseigne que ce qui se gagne doit être employé à de bons objectifs. Dans la métaphore, la condamnation incombe à l’homme qui ne tire pas parti de l’opportunité qui lui est donnée. L’argent doit être utilisé, et non pas caché ou mis à l’écart. C’est une sorte de sang qui doit circuler dans l’organisme social. S’il stagne, il provoque une thrombose dans la société.

    L’esprit Emmanuel explique que l’argent « est une dynamo du travail et de la bienfaisance ; c’est avec de l’argent que se font les avions et gratte-ciel ; et c’est aussi grâce à lui que l’on peut offrir un draps au malade désargenté ou un verre de lait à l’enfant abandonné » (3). Alors, lorsque l’on échange de l’argent pour obtenir des aliments destinés à venir en aide aux victimes de la pauvreté ou « en échange du remède pour guérir le malade étendu sur le grabat des indigents, on ne peut que reconnaître que l’argent est aussi de Dieu » (4).

    Bien qu’il ne soit pas fondamentalement la matrice de l’allégresse ou du bonheur, il faut reconnaître que l’argent peut servir de médicament au malade, de nourriture aux abandonnés, de toit aux sans-abris relégués au froid de la nuit, d’aide silencieuse aux voyageurs sans foyer. « N’oublions pas que Jésus a béni le denier de la veuve, versé au trésor public du Temple, car en employant l’argent au bien, on le convertit en collaborateur du Ciel pour toutes les situations et difficultés de la Terre » (5).

    On n’a jamais dit que l’argent était un instrument du mal. Au contraire, puisque l’argent est la sueur convertie en chiffres. Il est donc urgent d’en faire un noble usage, en se souvenant que l’argent utilisé en faveur du bien effectue des prodiges d’amour. Alors, il convient de réfléchir au précepte de Paul : « si donc nous avons nourriture et vêtement, nous nous en contenterons » (6). Cet enseignement doit être constamment médité chaque fois que les moyens financiers nous manquent. La circulation de l’argent est une condition importante à l’apparition de la prospérité. Cependant, rares sont les individus qui ont une relation équilibrée avec l’argent, n’ayant ni traumatisme, ni culpabilité, ni excès de quelque nature que ce soit.

    L’argent et l’avarice ne se mélangent pas, car les avares n’apprécient pas de «mettre la main à la poche» et refusent, presque toujours, d’offrir des moyens financiers aux œuvres sociales. De nombreux confrères spirites, participants actifs aux travaux d’innombrables institutions doctrinales répandues à travers le Brésil, changent de sujet dès qu’on leur demande de faire un chèque ou de donner un peu d’argent pour aider les plus nécessiteux.

    Ces confrères, qui se rendent esclaves d’une avarice impénitente, recueillent l’or du monde pour ériger avec lui la somptueuse tombe où ils entèrent l’espérance, et alors qu’ils reçoivent la bénédiction de l’amour, ils le transforment en menottes qui les emprisonneront parfois dans un purgatoire de souffrance.

    L’argent en proie « aux griffes de la mesquinerie est un métal rouillé, suscitant la pénurie alors que, lorsqu’il est au service de Jésus, il peut se convertir en une prometteuse semence de paix et de félicité » (7). Mais, malheureusement, il y a des chrétiens qui mènent une vie confortable, et qui se comportent comme s’ils n’avaient pas le moindre moyen financier pour aider leur prochain, et ce à travers le don de l’argent superflu qui s’agglutine sur leurs comptes bancaires. Dans ce cas, l’argent crée des liens profonds générant leur propre malheur.

    Jorge HESSEN


    Source : A luz na mente, le 7 août 2013
    Traduction : J.E.
    Bibliographie :

    1) http://economia.terra.com.br/noticias
    2) Dinheiro, Emmanuel/F.C. Xavier, ed. IDE 1990
    3) Dinheiro, Emmanuel/F.C. Xavier, ed. IDE 1990
    4) Dinheiro, Emmanuel/F.C. Xavier, ed. IDE 1990
    5) Dinheiro, Emmanuel/F.C. Xavier, ed. IDE 1990
    6) I Timothée 6:8
    7) Dinheiro, Emmanuel/F.C. Xavier, ed. IDE 1990