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  • segunda-feira, 17 de abril de 2017

    Esprits sympathiques



    Traduction: Jean Emmanuel Nunes

    Paris / France


    Jennifer Bricker donne des spectacles d’acrobaties et fascine les foules grâce à sa technique. Le plus impressionnant, c’est que Jennifer est née sans jambes. A l’âge de 11 ans, elle fut championne de gymnastique, sport auquel elle s’est attachée en voyant Dominique Moceanu remporter la médaille d’or olympique pour les Etats-Unis en 1996.

    Jennifer ne savait pas que toutes les deux avaient plus en commun que leurs seuls talents d’athlètes, car elles étaient sœurs consanguines. Comme elle était née sans jambes, Jennifer avait été adoptée alors qu’elle n’avait que quelques mois. A l’âge de trois ans, elle a reçu des prothèses de jambes mais ne les a jamais utilisé, car elle réussait mieux à se mouvoir sans elles. Elle adorait observer l’équipe féminine de gymnastique des Etats-Unis, et une athlète en particulier : Dominique Moceanu.

    A 10 ans, elle disputa les Jeux olympiques de la jeunesse et, à 11 ans, elle fut championne de gymnastique tumbling de l’État d’Illinois. Lorsqu’elle eut 16 ans, Jennifer demanda à Sharon, sa mère adoptive, s’il y avait encore des choses à lui apprendre à propos de sa famille biologique. Et à la surprise de l’adolescente, la réponse fut « oui ». Sharon lui révéla que le nom de sa famille biologique était Moceanu, et que Dominique était sa sœur.

    Quatre ans plus tard, Jennifer écrivit une lettre à Moceanu relatant son histoire, expliquant que Dominique fut son idole durant sa vie entière, et qu’elle l’avait inspiré pour être elle-même une gymnaste. Les deux femmes se sont rencontrées et se sont bien entendu. Elles sont toujours en contact jusqu’à aujourd’hui.

    Autre cas intéressant, celui des sœurs jumelles Anaïs Bordier et Samantha Futerman. Toutes les deux ne se sont rencontrées qu’à l’âge de 25 ans. Aucune d’entre elles ne connaissaient l’existence de l’autre, mais un événement de la vie et Internet ont permis qu’elles fussent réunies. Elles ont toutes les deux été séparées à leur naissance en Corée du Sud et furent adoptées par des familles habitant des pays différents, Anaïs à Paris, en France, et Samantha à Los Angeles, aux Etats-Unis.

    La rencontre a commencé à se dessiner lorsqu’en décembre 2012, dans le bus, Anaïs, styliste, reçoit d’un ami une vidéo YouTube dans laquelle Samantha était actrice. Anaïs, songeant d’abord que quelqu’un avait posté une vidéo d’elle, s’est ensuite aperçu qu’il s’agissait d’une jeune fille qui vivait au Etats-Unis et qui lui ressemblait comme deux gouttes d’eau.

    Elles se sont vu par Skype et discutèrent durant plus de 3 heures. Par la suite, elles se rencontrèrent personnellement, en mai 2013, à Londres. Depuis lors, bien que vivant dans des pays différents, elles communiquent entre elles plusieurs fois par jour. Si, pour Anaïs, découvrir que l’on a une sœur est déjà incroyable, s’apercevoir que l’on a une sœur jumelle est plus impressionnant encore, car toutes les deux ont beaucoup en commun.

    L’histoire des deux sœurs est paru en 2014 dans un livre intitulé : « Separated @ Birth: A True Love Story of Twin Sisters Reunited », où chacune a écrit un chapitre alternativement.

    Du point de vue spirite, bien des affections terrestres se sont effectivement bâties lors de vies antérieures, au travers des liens d’affinités spirituelles permanents, qui s’établissent entre les individus partageant les mêmes inclinations psychologiques, et une évolution intellectuelle et morale similaire.

    Aussi, cette question peut s’analyser sous l’angle de « l’affinité » des âmes réincarnant au sein d’une même famille. On sait que la réincarnation est un mécanisme extrêmement complexe. Ses variables sont liées au niveau spirituel de chaque réincarnant, en fonction des obligations d’apprentissage de chaque esprit devant vivre en société sur la Terre. Lorsque l’esprit dispose d’une bonne structure morale, il peut faire l’ébauche d’une réincarnation auprès de personnes avec lesquelles il a une affinité, et ce sous la supervision des Bienfaiteurs de l’au-delà.

    Dans la dimension spirituelle, nous sommes libérés des passions qui nous liaient sur la Terre, nous attirant et nous faisant nous regrouper en familles plus larges, unies par des sentiments sincères, ayant en vue le perfectionnement de chacun, et dont les membres se réjouissent des victoires de chaque être cher de retour outre-tombe, après une nouvelle vie sur la Terre, emplie de luttes et d’épreuves subies et franchies.

    Dans l’ensemble des réincarnations, « Si les uns sont incarnés et que les autres ne le soient pas, ils n'en sont pas moins unis par la pensée ; ceux qui sont libres veillent sur ceux qui sont en captivité ; les plus avancés cherchent à faire progresser les retardataires. Après chaque existence ils ont fait un pas dans la voie de la perfection » (1).

    Il est bien vrai que deux esprits qui s’affectionnent mutuellement se recherchent l’un l’autre lors de leurs pérambulations : « Il y a entre les êtres pensants des liens que vous ne connaissez pas encore. Le magnétisme est le pilote de cette science que vous comprendrez mieux plus tard » (2).

    Les personnes mentionnées dans cet article sont incontestablement des esprits sympathiques, qui se sont attachés en vertu des lois de l’attraction, aimant être ensemble. Il n’est pas nécessaire que tous les esprits sympathiques se soient nécessairement connus lors d’une vie antérieure, dans la mesure où chacun est attiré magnétiquement par les inclinations de son semblable, ce qui se produit fréquemment.

    « L'union et l'affection qui existent entre parents sont l'indice de la sympathie antérieure qui les a rapprochés » (3). Si, de cette manière, toutes les affections se purifiaient « au-dessus des liens du sang, l’institution sacrée de la famille se perpétuera à l’infini, au travers des liens impérissables de l’esprit » (4).

    Jorge HESSEN

    Le 16 mars 2017


    Source : A luz na mente, revista online
    Traduction : J.E.
    Références :

    1)    Allan Kardec, L’évangile selon le spiritisme, ch. IV, §18
    2)    Allan Kardec, Livre des esprits, question 388
    3)    Allan Kardec, L’évangile selon le spiritisme, ch. IV, §19

    4)    F.C. Xavier, Le consolateur, question 175