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  • domingo, 2 de abril de 2017

    L’homme et la femme face à la question du genre après la mort




    Traduction: Jean Emmanuel Nunes

    Paris / France



    L’homme moderne est modelé par une culture raciste, patriarcale, misogyne et homophobe. Or, l’Évangile est une invitation constante à la pratique de la fraternité, de l’amour, de la non-violence, tout particulièrement vis-à-vis de nos semblables différents qui composent l’univers minoritaire d’une société fortement machiste. Bien que cela soit contraire à l’idée de groupes sociaux « majoritaires » et « minoritaires », il faut reconnaître que ces termes sont consacrés par l’usage et, les discriminations à l’égard des personnes « différentes » sont désormais inacceptables.

    Le combat herculéen contre les préjugés et l’homophobie comporte des aspects sadiques. Cette lutte inhabituelle débute là où l’être humain doit se sentir le plus accueilli et le plus en sécurité, à savoir sa famille. Actuellement, aux Etats-Unis, par exemple, il y a une nouvelle classe d’habitants des rues (c’est cela même ! Des sans domicilies fixes) qui croît avec une déplorable rapidité, et qui est composée d’adolescents homosexuels expulsés de leurs foyers par leurs familles. D’après les calculs du Centre du progrès américain, ce sont plus de 300 000 jeunes qui ont dû avoir recours aux abris publics après avoir été expulsés de leurs foyers (bannis) par leurs propres parents, compte tenu de leur orientation sexuelle.

    Les études réalisées aux Etats-Unis montrent que la grande majorité de ces jeunes exclus s’exile de familles conservatrices et profondément religieuses. Dans ce contexte, considérer l’homosexualité comme un fait naturel est beaucoup plus difficile. Près de la moitié des homosexuels américains sont contraints de quitter leur foyer peu de temps après avoir admis leur orientation sexuelle face à leur famille, le plus souvent à contrecœur (1). Or, l’homosexualité est une orientation sexuelle, tout comme l’hétérosexualité et la bisexualité (l’asexualité peut également être considérée comme une orientation sexuelle). Ce sont des orientations naturelles, qui ne découlent pas d’un trouble de la personnalité, comme l’assure l’esprit Emmanuel dans le livre « Vie et sexe », au chapitre intitulé « homosexualité ».

    Récemment, malgré la barbarie commise par Omar Mateen, un combattant de l’État islamique qui occasionna la mort de 49 personnes dans la boîte de nuit le « Pulse », outre 50 blessés, bien d’autres fourvoiements sont pratiqués contre les homosexuels. En vérité, le fondamentalisme religieux est la plus grande tragédie qu’il y ait en ce monde. Car on ne saurait comprendre la haine culminant en actes de violence et de tortures contre les personnes, et ce au nom de Dieu.

    Après l’épisode survenu dans la boîte de nuit le « Pulse » à Orlando, aux Etats-Unis, un pasteur nord-américain affirma : « ne pas être triste que des homosexuels soient morts dans cette boîte de nuit. La tragédie, c’est que d’autres n’y soient pas morts également. J’aurais voulu que le gouvernement les réunisse, les place tous contre un mur, et qu’un peloton d’exécution placé face à eux les fusille, en faisant exploser leurs cerveaux » (2). D’autres groupes chrétiens extrémistes, à l’image de la «Westboro Baptist Church», ont affirmé que ceux qui fréquentaient le « Pulse » se trouvaient en enfer après leur assassinat. « La tragédie, c’est que d’autres n’y soient pas morts aussi. La tragédie, c’est qu’Omar Mateen n’ait pas fini le travail, parce que ces personnes sont des prédateurs. Ce sont des pêcheurs » (3).

    La question de l’homosexualité n’a pas fait l’objet d’une recherche approfondie par le Codificateur au sein des œuvres de base. Dans le Livre des esprits, on peut néanmoins observer qu’il en ressort que chacun peut réincarner en tant qu’homme ou femme. Dans le monde spirituel, la dénomination « lui » ou « elle » n’a pas beaucoup de sens, car le genre n’affecte pas les Esprits.

    En effet, dans l’au-delà, il n’y a pas de reproduction des esprits au travers d’un quelconque processus d’accouplement sexuel. Cependant, les organes génitaux présents dans le corps physique existent en raison des lois de la manifestation biologique (charnelle), qui ont pour objectif de permettre la réincarnation au moyen de la reproduction biologique par le biais de l’accouplement sexuel.

    L’expérience masculine ou féminine lors de multiples vies, et la prédominance de l’une ou l’autre de ces expériences, conduisent l’Esprit à conserver des caractéristiques restant gravées en lui, qui sont la conséquence de l’influence que le corps physique transmet au périsprit. Par conséquent, l’Esprit, en réincarnant, présentera les particularités du genre dans lequel il a le plus longuement vécu et imprimera, dans sa structure psychologique, les inclinations les plus en affinité avec ses expériences passées.

    Ainsi, nous sommes des Esprits ayant une polarité psychologique masculine ou féminine, du fait de réincarnations continuelles dans l’un ou l’autre genre. Ce n’est qu’une fois dépassées nos failles, liées à l’attachement à la matière, à la sensualité, à l’égoïsme et à l’orgueil, que nos attributs sexuels disparaîtront, graduellement et automatiquement, après avoir acquis les « qualités nobles inhérentes à la masculinité et à la féminité » (4).

    Les différentes expériences que nous vivons dans le corps physique s’illustrent par leur caractère transitoire. Tout se transforme et, si l’enseignement avantageux est bien accueilli, ce sera l’agent d’un plus grand bonheur dans l’avenir. Ce qui importe réellement, c’est ce que nous faisons de bien dans les régiments de la charité en faveur de son semblable et de nous-mêmes, et à la façon dont nous recevons et comprenons les actions d’autrui, et non selon notre genre.

    Jorge HESSEN

    Le 20 juin 2016


    Source : A luz na mente, revista online
    Traduction : J.E.
    Références :
    3)    idem

    4)    Viera, Waldo et Xavier, Francisco Cândido, « Evolution en deux Mondes », de l’esprit André Luiz, chap. XII