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  • sábado, 19 de junho de 2010

    La polygamie dans l'optique spirite






    Traduction: Jean Emmanuel Nunes

    Paris / France




    Les autorités islamiques du Nigéria menacent de condamner à la peine capitale un homme marié à 86 femmes, s'il ne répudiait pas 82 d'entre elles dans les trois jours, restant seulement avec quatre épouses (1). Il s'agit de Mohammed Bello Abubakar, ancien enseignant et prêcheur musulman de 84 ans qui a eu 170 enfants avec ses épouses.

    Nous sommes face à un sujet instigateur, la polygamie (terme d'origine grecque qui signifie l'union conjugale d'une personne avec plusieurs autres en vivant simultanément sous le même toit). C'est une coutume socialement acceptée dans certains pays, dont les lois et les religions permettent ce type d'union. Au fil de l'histoire, la polygamie fut amplement employée, ayant pour principale cause la grande différence numérique entre hommes et femmes du fait des guerres.

    L'Ancien Testament parle d'un personnage du nom de Jacob qui a eu deux femmes et 13 enfants. Cette descendance allait donner naissance aux 12 tribus d'Israël. Presque tous ceux que l'on considère comme étant les " icônes intouchables " de l'Ancien Testament furent polygames. Abraham, connu pour être le " père de la foi ", a eu un fils de son esclave Agar, fait qui fut noté compte tenu du problème de stérilité de son épouse. Moïse a eu deux épouses, David en a eu 8 mais, le champion de ce domaine fut le roi Salomon avec ses 700 épouses et 300 concubines. Il est évident que la Bible s'est limitée à consigner uniquement les cas qui ont eu des implications dans l'histoire d'Israël, et la majorité des cas n'ont pas été notés dans les textes.

    Paul de Tarse n'acceptait pas la polygamie comme on peut le lire dans ce qu'il a écrit à Timothée : " aussi faut-il que l'épiscope soit irréprochable, mari d'une seule femme, sobre, pondéré, de bonne tenue, hospitalier, capable d'enseigner " (2) et ensuite, le converti de Damas a rédigé à Tite la chose suivante : " chacun d'eux doit être irréprochable, mari d'une seule femme, avoir des enfants croyants qu'on ne puisse accuser d'inconduite ou d'insoumission " (3). Mahomet fit 16 mariages simultanés ; c'est pourquoi, le Coran tolère la polygamie et permet quatre épouses au maximum.

    Au cours des années 1830, le fondateur de l'église des mormons, Joseph Smith, a pour la première fois parlé de mariages multiples ayant une finalité céleste. Bien que la polygamie soit un délit aux États-Unis, il existe, selon les données de l'année 2007 fournies par les administrations publiques de l'Utah et de l'Arizona, près de 40 000 personnes vivant dans une situation familiale de polygamie aux États-Unis.

    Comme on le voit, la polygamie était jadis une coutume naturelle. Aujourd'hui, le sensualisme et le libertinage sont des souvenirs de la polygamie des temps primitifs, modifiant seulement la forme du décor. De plus, on peut entendre par polygamie les relations sexuelles d'une personne (célibataire ou mariée), homme ou femme, dans le seul but d'avoir des plaisirs sexuels irresponsables, en procédant au changement de partenaire.

    " Chaque esprit détient en lui son sanctuaire intime, érigé vers l'amour, et aucun esprit ne rabaissera le lieu sacré d'un autre esprit sans se léser lui-même "... En ce sens, Emmanuel ajoute que " si l'on prétend conférer de la légitimité aux relations sexuelles irresponsables, ce serait traiter des consciences comme si elles étaient des choses ; or, si les choses elles-mêmes, dans leurs conditions d'objets, réclament respect, que ne dira-t-on pas du respect dû à la conscience de chacun ? " (4).

    En vérité, non seulement la jeunesse plonge dans les " souterrains du monde libre " des relations sexuelles, mais de nombreux adultes vivent aussi le primitivisme de la polygamie lorsqu'ils manquent à leurs devoirs au travers de la pratique des relations extraconjugales.

    Dans la pratique de l'amour libre, il y a polygamie ; et les esprits disent dans l'oeuvre de base de la codification : " avec la polygamie, il n'y a pas d'affection réelle : il n'y a que sensualité " (5). Rigoureusement, selon la loi de Dieu, si l'on endommage l'autel intérieur du partenaire, l'on sait que l'on se ruine soi-même au travers de la conscience coupable.

    Dans les sociétés plus traditionnelles de l'Afrique subsaharienne par exemple, la pratique s'avère ordinaire, selon le rapport " Social and ethical aspects of assisted conception in anglophone Sub-Sahara Africa " de l'organisation mondiale de la santé. L'étude de l'OMS affirme que, bien plus qu'être acceptée, la polygamie fait même l'objet d'une incitation parmi les hommes de ces endroits (6).

    Par-delà le respect que nous devons aux autres cultures et croyances, nous spirites estimons que " l'instinct sexuel s'égare dans la polygamie et trace pour chacun une large route d'apprentissage à laquelle nous n'échapperons pas par la mathématique du destin que nous-mêmes créons " (7).

    La polygamie est une loi humaine dont l'abolition marque un progrès social, selon le spiritisme, et le mariage, selon les vues de Dieu, doit se fonder sur l'affection des êtres qui s'unissent. " Avec la polygamie, il n'y a pas d'affection réelle : il n'y a que sensualité. Si la polygamie était selon la loi de nature, elle devrait pouvoir être universelle, ce qui serait matériellement impossible, vu l'égalité numérique des sexes. La polygamie doit être considérée comme un usage, ou une législation particulière appropriée à certaines moeurs, et que le perfectionnement social fait peu à peu disparaître " (8). Et ce parce qu'au travers de la polygamie, l'esprit montre à lui-même une longue marche en diverses existences successives de réparation et d'apprentissage au cours desquelles il acquiert la nécessaire discipline de son monde émotif.

    Dans la recherche incessante des sensations inférieures, les créatures se désintéressent des valeurs du sentiment, lesquelles sont les seules qui leur permettront de former une union idéale qui leur apportera la paix, la joie et la sécurité relative aux deux coeurs, marquant la victoire sur les passions passagères.

    À mesure que l'individu évolue, celui-ci finit par comprendre que l'énergie sexuelle "implique une obligation de discernement et de responsabilité dans son application, et que pour cette raison même, elle doit être contrôlée par des valeurs morales qui en garantissent un emploi digne, que ce soit dans la création de formes physiques, affermissant la famille, ou dans la création d'oeuvres méritantes de sensibilité et de culture en vue de la reproduction et de l'extension du progrès et de l'expérience, de la beauté et de l'amour, dans le cadre de l'évolution et du perfectionnement de la vie sur la planète" (9).

    La monogamie est l'atmosphère spontanée de l'être humain dans la mesure où, " en son sein il réalise, naturellement, en compagnie de l'âme élue par ses aspirations, une union idéale de la raison et du sentiment, avec la parfaite association des moyens actifs et passifs, dans la constitution du couple de forces, capable non seulement de créer des formes physiques pour l'incarnation d'autres âmes sur Terre, mais aussi les grandes oeuvres du coeur et de l'intelligence, suscitant l'extension de la beauté et de l'amour, de la sagesse et de la gloire spirituelle qui se répandent constamment de la création divine " (10).

    Par conséquent, l'ordre naturel et inhérent à l'espèce humaine est incontestablement la monogamie, étant donné qu'en ayant pour base l'union constante des conjoints, elle permet que s'établissent entre eux une étroite solidarité, non seulement durant les heures de réjouissances comme dans les moments difficiles et douloureux.

    En somme, le mariage monogamique est l'institution qui satisfait le mieux aux plans du créateur, en ce qu'il vise à préparer la famille à une vie commune pacifique, joyeuse et fraternelle, conditions qui doivent, dans l'avenir, s'étendre à tous les enfants du monde.

    Jorge Hessen
    E-Mail: jorgehessen@gmail.com
    Site: http://jorgehessen.net


    Bibliographie:
    1. La majorité des autorités islamiques considère qu'il est autorisé à un homme d'avoir jusqu'à quatre épouses dès lors qu'il démontre avoir les conditions pour assurer le même traitement à chacune d'elles.
    2. Epître de Saint-Paul à Timothée, verset 3:2v 3. Epître de Saint-Paul à Tite, verset 1:6 4. Vida e sexo, Emmanuel/Francisco Candido Xavier
    5. Allan Kardec, Livre des esprits, question 701
    6. Rapport annuel 2007 de l'OMS
    7. Evolução em dois mundos, chapitre 17, André Luiz/Francisco Candido Xavier/Waldo Vieira
    8. Allan Kardec, Livre des esprits, question 701
    9. Vida e sexo, Emmanuel/Francisco Candido Xavier
    10. Evolução em dois mundos, chapitre 17, André Luiz/Francisco Candido Xavier/Waldo Vieira