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  • domingo, 28 de outubro de 2012

    Tatouages, piercings et autres ornements du point de vue spirite

    Traduction: Jean Emmanuel Nunes

    Paris / France






    Quelqu’un nous a interrogé sur le fait de savoir si un tatouage sur la peau pouvait avoir une influence sur le périsprit.

    Des dirigeants de certains centres spirites signalent à toutes les personnes qui se sont fait tatouer ou poser des piercings, ou qui y songeraient, qu’elles seraient forcément confrontées à un processus d’obsession. Certains chrétiens se basent sur les anciennes écritures, dans lesquelles on retrouve « vous ne vous tailladerez pas le corps » (1), « ne vous faites pas d’incisions sur le corps à cause d’un défunt, et ne vous faites pas dessiner de tatouage » (1).

    Certains dirigeants spirites sont convaincus de ce que les gens qui se tatouent le corps entier, ou qui sont emplis de piercings, sont des esprits primaires qui portent encore le souvenir marqué par d’expériences passées, surtout des temps barbares, belliqueux et cruels, où l’on se servait de ces marques sur la peau pour en imposer aux adversaires.

    Evidemment, il n’y a aucun avantage pratique à avoir recours aux tatouages, surtout lorsque la lésion que l’on impose à son corps intervient par simple caprice. Cela, oui, peut se refléter invariablement dans le périsprit, puisque le corps physique (temple de l’âme) est un cadeau divin servant aux épreuves et expiations, de sorte qu’il nous faut le maintenir dignement protégé et sain. Mais, le recours aux piercings et aux tatouages l’emporte-t-il sur les qualités morales ? Qui peut pénétrer dans l’intimité de son semblable et savoir ce qui s’y déroule ?

    Du point de vue historique, le tatouage est une technique ancestrale qui perdure dans la mémoire culturelle des civilisations. Dans l’Antiquité, il était employé pour marquer le corps d’un esclave avec le symbole de son propriétaire. On gravait aussi le corps des prostituées de l’emblème du royaume, du gouvernement ou de l’État concerné. Cela servait aussi à stigmatiser le corps des femmes adultères. Aujourd’hui encore, il est de tradition d’y avoir recours pour les princes des tribus bédouines, africaines ou des îles du Pacifique.

    Aujourd’hui, cela sert à marquer le corps des membres de gangs, de certains sportifs (surfeurs, motocyclistes), des « beatniks » (mouvement socioculturel des années 50 et du début des années 60 qui, à la suite de la deuxième guerre mondiale, prônait un style de vie anti-matérialiste), des hippies, des rockers, pour s’étendre désormais à l’ensemble des jeunes de maintenant.

    Ceux qui se tatouent doivent en chercher la raison en leur for intérieur. Car il faut se souvenir que le corps est le temple de l’esprit, qu’il ne nous appartient pas et qu’il est donc important de le préserver des agressions qui peuvent mutiler sa composition naturelle. Il y a ceux qui portent divers jouets, piercings et autres  ornements. Peut-il y avoir mutilation spirituelle du fait de ces objets ? Peut-être que oui, mais il est fort probable que non !  Ce qui est vrai, c’est que le périsprit peut effectivement être lésé par la défection morale, par le déséquilibre émotionnel qui conduit à des suicides directs et indirects, par les vices physiques et mentaux, par les rancoeurs, par le pessimisme, par l’ambition, par la vanité démesurée, par la luxure.

    Le corps spirituel est écorché toutes les fois que l’on porte préjudice à son semblable au travers de la médisance, de l’agressivité, de la violence sous toutes ses formes, de la perfidie.  Dès lors, analysé sous cet angle, on peut dire que les ornements affectent peu le corps périsprital. Notamment parce qu’aujourd’hui, la majorité de ces ornements qui blessent le corps physique peuvent s’enlever au cours de l’actuelle incarnation, et que naturellement cela ne se répercutera pas sur le tissu périsprital.

    André Luiz précise que le périsprit n’est pas le reflet du corps physique. C’est ce dernier qui est le reflet de l’âme. « Les lésions du corps physique ne pourront donc avoir de répercussions dans le corps spirituel qu’en cas de fixation mentale de l’individu sur un événement passé, ou si l’acte pratiqué est en désaccord avec les lois qui régissent la vie » (2). Les tatouages et les petites mutilations que certains individus élaborent en tant que démonstration d’amour, à l’image de quelqu’un qui gravera le nom de son père ou de sa mère sur le corps de manière discrète, n’auront logiquement pas les mêmes effets que pour ceux qui se tatouent de manière résolue, mûs par des instincts plus grossiers.

    Il est curieux de voir que certaines personnes, lorsqu’elles retournent au plan spirituel, peuvent choisir d’employer les ornements dont on vient de discuter. Selon l’auteur du livre Notre demeure, « les désincarnés peuvent, du point de vue fluidique, modeler mentalement et de manière automatique, dans le monde des esprits, des vêtements et objets d’usage en accord avec ses goûts personnels. D’ailleurs, il est parfaitement possible, bien qu’on puisse le regretter, qu’un être outre-tombe puisse rester conditionné et attaché aux vices, aux modes et aux autres choses frivoles de la société terrestre » (3)

    S’agissant des tatouages spécifiquement, parce qu’ils sont un type d’inscription permanente, ils peuvent sans doute occasionner des  conflits mentaux. D’abord, au cours de l’incarnation actuelle, lorsque vient le moment où le tatoué se repent, après avoir changé d’idée à propos de la finalité du tatouage. Il suffit de songer au nom, au prénom, au dessin ou à tout emblème d’une personne que l’on n’estime plus, que l’on n’aime plus, ou à toute autre silhouette que l’on n’accepte plus sur son corps. Ou alors, ce qui n’était qu’une simple décoration, peut finir par fatiguer esthétiquement, ce qui peut devenir un problème nécessitant une solution complexe.

    Donc, pourquoi une personne se tatoue-t-elle ? Dans les cultures primitives, on utilisait les tatouages pour des fins magiques, afin d’évoquer l’action des divinités, en vue du bien ou du mal. Aujourd’hui, c’est, pour beaucoup d’individus, une espèce de rituel de passage, complétant l’intégration au sein d’un groupe. Ça peut aussi être un moyen de se distinguer. Au travers du tatouage, une personne affirme quelque chose d’elle-même.

    Dans les structures des codes spirites, il n’y a pas de place pour des interdictions. Par contre, la doctrine spirite nous offre des moyens de pondération afin que nous décidions rationnellement à propos de quoi, quand, comment et, faire ou ne pas faire (libre arbitre). Bien évidemment, ce n’est pas un tatouage qui permet de dépeindre le naturel et le caractère de quelqu’un. Toutefois, on ne doit pas perdre de vue que certains modèles de tatouage, ayant de sinistres vues, peuvent être classifiés, (sans anathème) de censurables et inadéquates pour un chrétien, quelle que soit son affiliation.

    Dans ce contexte, il est important de comprendre la personne dans son ensemble. Les caractéristiques annoncées sur le corps sont le résultat de ses états mentaux, reflets de ses expériences culturelles, de ses apprentissages et de son interprétation du monde. Comme nous l’avons dit, le spiritisme ne prohibe rien, et nous fournit des explications des phénomènes psychiques. Ceci étant, les recommandations doctrinales ne combattent pas, elles cherchent à faire prendre conscience ! Elles ne sont pas indifférentes aux drames existentiels, mais montrent la façon d’édifier et d’avancer de manière avisée sur le chemin qui est le nôtre.

    On peut affirmer que le recours aux piercings et autres ornements, tout comme les tatouages en eux-mêmes, ne caractérise nullement une personne comme ayant ou non de la moralité. Il faut rechercher les causes de telles attitudes. Quels sont les peurs, les rêves, les croyances de ceux qui couvrent leurs corps de telles marques ? Les tatouages, les piercings sont des étapes transitoires. Ce qui est important, c’est de savoir si de tels individus sont mutilés psychiquement, émotionnellement et spirituellement. Qu’est-ce qui les conduit souvent à franchir la barrière de la pondération et du discernement ? Pourquoi se portent-ils atteinte à eux-même en se soumettant à des douleurs et des souffrances incompréhensibles ? Pour les uns, c’est pour être à la mode. D’autres, au contraire, sont attachés à des coutumes issues d’autres existences physiques, provenant du monde inconscient pour resurgir dans la conscience, au travers de la transfiguration du corps biologique.

    Face à des questions aussi controversées, le message spirite cherche dans l’intimité de l’être son problème réel. Il nous convie à la connaissance de soi, et à l’accomplissement de soi. Il nous invite à la réflexion, à l’estime de soi, à la fierté, à la modestie et à la recherche incessante de Dieu, l’être exclusif, qui nous permettra d’atteindre la joie pleine et la paix de la conscience.


    Jorge HESSEN,
    le 24 janvier 2012.

    e-mail : jorgehessen@gmail.com
    site : http://jorgehessen.net

    Traduction : Jean Emmanuel NUNES


    Bibliographie :

    1)    Deutéronome, 14:1-2 ; Lévitique, 19:28
    2)    Francisco Candido Xavier, André Luiz, « Evolution en deux mondes »
    3)    Francisco Candido Xavier, André Luiz, « Nosso Lar »