menu

  • LEITORES
  • domingo, 28 de fevereiro de 2016

    Le spiritisme confronté au mérite et aux inégalités


    Allan Kardec


    Traduction: Jean Emmanuel Nunes

    Paris / France



    L’économie du monde actuel périclite, ne parvenant pas à sortir de la crise financière de 2008, par ailleurs la plus importante de ces huit dernières décennies. Tout a commencé avec la banqueroute de grandes banques aux Etats-Unis, laissant une dette de près de 3 milliards de milliards de dollars US $. La crise s’est ensuite répandue à travers la planète, provoquant d’innombrables situations de chômage et de récession. D’ailleurs, les principales économies du monde ne sont pas encore sorties de la crise. Et malgré cette tempête économique, paradoxalement, le nombre des millionnaires a été multiplié par deux.

    Les faits démontrent que les crises économiques ont le pouvoir de concentrer les revenus et de rendre les riches encore plus riches. Aussi, comment peut-on résoudre ce problème ? Bien sûr, ce ne sera pas grâce aux idéologies extrémistes de l’égalitarisme. Plus les inégalités économiques sont fortes dans un pays, plus forte est l’opposition idéologique entre ceux qui prônent « l’égalitarisme » et ceux qui prônent le « libéralisme ». Or, l’histoire montre que l’hyperconcentration des richesses engendre des désordres. C’est pourquoi, l’inégalité des richesses est un des problèmes qui préoccupe le plus les gens. Et c’est en vain que l’on cherchera à résoudre le problème de l’inégalité, si l’on ne prend en compte que l’unicité des existences.

    Alors, pourquoi tous les hommes ne sont-ils pas également riches ? Et voilà ce que les Bienfaiteurs répondirent à cette question posée par Kardec : « Ils ne le sont pas par une raison très simple, c'est qu'ils ne sont pas également intelligents, actifs et laborieux pour acquérir, sobres et prévoyants pour conserver » (1). Et lui d’ajouter : « C'est d'ailleurs un point mathématiquement démontré, que la fortune également répartie donnerait à chacun une part minime et insuffisante ; qu'en supposant cette répartition faite, l'équilibre serait rompu en peu de temps par la diversité des caractères et des aptitudes ; qu'en la supposant possible et durable, chacun ayant à peine de quoi vivre, ce serait l'anéantissement de tous les grands travaux qui concourent au progrès et au bien-être de l'humanité » (2). 

    Et ajoute : « Si Dieu la concentre sur certains points, c'est pour que de là elle se répande en quantité suffisante, selon les besoins. Ceci étant admis, on se demande pourquoi Dieu la donne à des gens incapables de la faire fructifier pour le bien de tous » (3). C’est là une preuve de la Sagesse et de la Bonté divine. Car en donnant le libre arbitre à l’homme, Dieu veut que celui-ci, grâce à son expérience personnelle, parvienne à distinguer le bien du mal, et choisisse le bien, par ses efforts et sa libre volonté. Evidemment, l’harmonie de la société ne peut se décréter, puisque la force qui caractérise l’action des démocraties est excessivement passagère. 

    Les idées du spiritisme défendent le concept de méritocratie de l’idéal libéral, outre la liberté individuelle ; et ceux qui défendent ces valeurs ne sauraient être jugés réactionnaires. Le principe de l’inutile idéologie égalitaire a constamment fasciné les réflexions révoltées, parce qu’il semble être plus «juste», et mieux prendre en compte les intérêts des plus fragiles de l’humanité. Quelle plaisanterie ! Cette idéologie porte en elle une tâche hideuse : elle n’est pas capable de respecter ce qui est inhérent à l’être humain, à savoir le libre arbitre individuel. Comme elle ne parviendra jamais à s’établir avec l’accord des citoyens, elle cherche à s’imposer par la force pour que les « plus égaux » (groupes artificiels), minoritaires, puissent diriger « la liberté » du reste de la population réprimée.

    Il faut réaffirmer que les adeptes du matérialisme rêvent d’une égalité parfaite entre les créatures, sans comprendre que s’ils reçoivent les mêmes droits au travail et à l’acquisition devant Dieu (qu’il l’accepte ou pas !), les hommes, par leurs propres actions, sont profondément inégaux entre eux, en intelligence, en vertu, en compréhension et en moralité. Et les annales de l’Histoire montrent que le «travailleur», le «battant», le «labeur quotidien» pour gagner son pain, ne sont pas des valeurs qui seraient l’apanage moral de ceux qui se revendiquent du principe égalitaire.

    Du point de vue de la réincarnation, le spiritisme illustre les contresens des théories radicales de l’égalitarisme et œuvre à la restauration de la route adaptée de l’évolution sociale. Lorsque les idéaux chrétiens se confrontent à l’idéologie égalitaire, ils ne sont pas éblouis par les réformes extérieures, concluant que l’exceptionnelle rénovation qui doit être prise en considération est celle de l’homme intérieur, la cellule vivante de l’organisme social de toutes les époques, s’adaptant à l’intensification des mouvements éducatifs de la créature, à la lumière éternelle de l’Evangile du Christ.

    L’Histoire montre également qu’un nombre significatif de matérialistes, d’athées et d’extrémistes révoltés ont toujours existé, existent et existeront, malheureusement, toujours ; qu’ils soient violents, qu’ils fassent du tapage, ils menacent la liberté du citoyen. Ceux qui s’opposent à ces idées agressives ne forment pas une majorité « aliénée » ; et on ne peut accepter que des citoyens se sentent menacés dans leurs acquisitions, bâties grâce à leur travail et à leur dignité. Ainsi, toute idéologie fondée sur les principes égalitaires ne peut perdre de vue la sage maxime du Christ : « à chacun selon ses mérites ».
    Il faut en outre rappeler les principes contenus dans le Livre des Esprits à propos des lois morales, et même dans l’Evangile de Jésus, qui prônent la fraternité, et non pas une idéologie égalitaire. Ce serait une perte de temps que de prendre appui sur la rhétorique vide selon laquelle le livre « Nosso lar » décrirait une communauté fondée sur des principes socialistes égalitaires fallacieux : ce n’est pas la vérité ! Car là-bas, il est sans cesse réaffirmé la méritocratie offerte à chaque individu qui s’attache aux vertus et aux valeurs morales acquises. C’est d’ailleurs là un exemple pour toute société d’aujourd’hui ou de demain.

    Jorge HESSEN
    Le 6 février 2016

    Source : A luz na mente, revista online

    Traduction : J.E.

    Bibliographie :

    1) Evangile selon le spiritisme, Allan Kardec, ch. 16, §8

    2) Evangile selon le spiritisme, Allan Kardec, ch. 16, §8

    3) Evangile selon le spiritisme, Allan Kardec, ch. 16, §8