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  • segunda-feira, 11 de novembro de 2013

    Le cerveau humain

    Traduction: Jean Emmanuel Nunes

    Paris / France






    Le cerveau est un organe complexe, composé de liaisons, de filaments et de structures bien établis qui forment une connexion transportant des informations vers toutes les parties du corps physique. Dans la « matière grise »,  il n’y a pas une cellule individuelle pour chaque fonction distinctive, mais un groupe admirable les reliant entre elles à travers un « réseau neural ». L’activité normale des multiples espaces du cerveau contient toutes les fonctions cérébrales, y compris les expériences conscientes, telles que la pensée, la vue, l’ouïe, les arts.

    Chaque jour, la neuroscience affronte divers défis (exposés ou occultes) dans les entrailles crâniennes. « Le cerveau ressemble à un laboratoire compliqué où l’esprit (prodigieux alchimiste) effectue d’inimaginables associations atomiques et moléculaires, nécessaires aux extériorisations intelligentes » (1). C’est la machine («hardware humain») qui exprime l’intelligence au sein du monde matériel. Aussi, beaucoup de ceux qui étudient la pensée humaine font de l’intelligence un talent du cerveau. Bien fascinantes sont les transformations encéphaliques qui surviennent lors des efforts d’apprentissage des langues, de la musique, des sciences exactes, ou des arts en général. Il y a des altérations cérébrales même lors des transes médiumniques. Une recherche commune, réalisée par l’Université de Sao Paulo (USP) et l’Université Thomas Jefferson de Philadelphie (Etats-Unis), a procédé au monitoring des flux sanguins dans différentes régions du cerveau au cours de la psychographie, tout en observant l’activité cérébrale au travers de la tomographie par ordinateur au moyen d’une émission de photons uniques vers les aires actives et inactives. Il fut constater que la médiumnité altère la dynamique cérébrale (2). Cependant comme l’indique Andrew Newberg, directeur de recherche du Myrna Brind Center of Integrative Medecine, « la réaction cérébrale à la médiumnité ne reçoit qu’une faible attention scientifique » (3).

    Admirable et insolite est l’ensemble connexe de dizaines de milliards de neurones au sein d’un réseau spécifique et complexe, le cerveau peut être comparé au plus extraordinaire ordinateur que l’homme est encore incapable de construire. Ses sécrétions gouvernent les réactions de tout l’univers physiologique, travaillant en faveur de la vie physique et psychique. Il y a des ressemblances notables avec la cybernétique, car les ordinateurs contemporains sont de légitimes « cerveaux artificiels », bien qu’extrêmement élémentaires et, par analogie, réduits à un encéphale psychosomatique. Ce sont de simples banques de données qui choisissent entre deux options, d’après un code préétabli et en accord avec le monceau de données enregistrées dans ses mémoires. Il est clair que nous ne souhaitons pas affirmer que l’ordinateur serait intelligent, et encore moins qu’il aurait de l’intuition, mais il est exact d’indiquer qu’il met à profit l’une des qualités de l’intelligence humaine, à savoir la mémoire.

    Les résultats des recherches relatives aux réactions cérébrales, lorsque l’on étudie des langues, par exemple, font ressortir une expansion de l’hippocampe, parmi d’autres phénomènes encéphaliques. Mais peut-on déduire de l’influence des organes l’existence d’une relation entre le développement du cerveau et celui des habiletés et de l’intelligence ? Les Bienfaiteurs spirituels nous avertissent qu’il ne faut pas confondre « l’effet avec la cause. L’esprit a toujours les facultés qui lui sont propres ; or, ce ne sont pas les organes qui donnent les facultés [aptitudes et intelligence], mais les facultés qui poussent au développement des organes » (4).

    Le spiritisme et la science se complètent. Les principes du monde spirituel et les lois du monde matériel sont le visage d’un événement commun. La science a besoin du spiritisme, tout comme le spiritisme a besoin de la science. Isolés, ils ne parviendront à aucune solution et seront submergés dans le labyrinthe des suppositions risquées. La neuroscience a un angle essentiellement mécanique et, logiquement, dans ce cas il y a une différence de base entre la science matérialiste et la science spirite car, pendant que la première fait du cerveau celui qui extraie l’habileté et l’intelligence, la seconde ne fait de l’encéphale qu’un instrument de l’esprit, qui est l’être intelligent individualisé. Pour certains spécialistes, un des aspects perturbateurs du thème peut être synthétisé dans la question : « un petit cerveau est-il synonyme d’habiletés et d’intelligence minimales ? ; un cerveau imposant est-il la garantie d’une intelligence et d’habiletés majeures ? ». Il faut comprendre que l’habileté (aptitude) et l’intelligence sont des attributs essentiels de l’esprit, et donc que le corps physique n’est qu’une enveloppe qui sert d’instrument à l’exercice des capacités spirituelles. Toutefois, un cortex cérébral de grande taille est-il réellement l’indice d’une meilleure aptitude et d’une plus grande intelligence ? Un petit cerveau peut-il être l’indication d’une intelligence et d’une compétence moindre ? Les recherches de certains neuroscientifiques le garantissent.

    Cependant, on ne peut pas prévoir catégoriquement l’habileté et l’intelligence d’une personne selon la taille de son cerveau. « Un des élèves, qui étudiait à l’Université (Sheffield University), avait un QI de 126 et remportait des prix pour être le meilleur élève en mathématiques et menait une vie sociale normale. Mais, il ne possédait pas de cerveau, au sens littéral du terme… Lorsqu’il fut soumis à un examen, on a pu vérifier qu’au lieu d’avoir un cerveau normal d’une épaisseur de 4,5 cm entre les ventricules et la surface corticale, il n’y avait qu’une infime couche de tissu de moins d’un millimètre d’épaisseur. Son crâne n’était rempli que d’un fluide cérébro-spinal » (5). Il est très difficile d’expliquer ces curieux éléments afin d’apprécier la fonction que le cerveau joue. Ce sera donc un défi pour l’avenir que de répondre à ces questions pour une meilleure compréhension du sujet. Il est donc intéressant de poser la question suivante aux neuroscientifiques : Où est le siège de la conscience et de la pensée ? De quoi sont faites les voix et images du souvenir ? Où voyons-nous les images produites par l’imagination ? Qu’est-ce que l’inconscient et d’où proviennent les souvenirs qui surviennent avant que nous les ayons eu consciemment ? Qu’est-ce que la pensée et qu’est-ce qui anime le corps ? Il s’agit de points que la neuroscience ne permet pas d’expliquer.

    D’après l’esprit André Luiz, le cerveau « se divise en trois zones distinctes où, dans la première zone, se situe la résidence de nos impulsions automatiques, symbolisant l’abrégé vivant des travaux réalisés ; dans la seconde, se situe le domicile des conquêtes actuelles, où s’érigent et se consolident les qualités nobles que chacun est en train d’édifier ; dans la troisième, se situe la maison des notions supérieures, indiquant l’éminence qu’il nous faut atteindre. Dans la première, résident l’habitude et l’automatisme. Dans l’autre, résident l’effort et la volonté ; et, dans la dernière, résident l’idéal et le but supérieur à atteindre. C’est ainsi que ressortent le subconscient, le conscient et le superconscient. Comme chacun peut le voir, chacun possède en soi le passé, le présent et l’avenir » (6).

    Même lorsqu’elle semble stationnaire, la pensée (esprit) poursuit son chemin, sans reculade, sous l’action des forces visibles ou invisibles. En la volonté, « se trouve le contrôle qui la dirige vers telle ou telle direction, établissant les causes qui commandent les problèmes du destin. Sans elle, le désir peut conduire à des erreurs affligeantes conduisant à des siècles de réparation et de souffrance ; l’intelligence peut être emprisonnée dans l’entonnoir de la criminalité ; l’imagination peut créer de dangereux monstres dans l’ombre, et la mémoire, bien que fidèle à sa fonction d’enregistrement, selon la destination que la nature lui donne, peut tomber dans un déplorable relâchement » (7).

    Donc, dans l’optique spirite, le cerveau est la dynamo qui produit l’énergie mentale, selon la capacité de réflexion propre à chacun. La pensée (esprit) est la maîtresse de ce monde microscopique, où des milliards de corpuscules et d’énergies multiformes sont à l’œuvre. D’elles procèdent des flux de la volonté produisant un vaste réseau de stimuli réagissant devant les exigences du paysage extérieur ou répondant aux suggestions des zones intérieures. Placée entre l’objectif et le subjectif, elle agit en collaboration avec la loi divine en vue d’apprendre, de vérifier, de choisir, de rejeter, d’accepter, de recueillir, de garder, de s’enrichir, de s’illuminer, et de progresser sans cesse.

    Jorge HESSEN



    Source : Revista « A luz na mente », 17 mai 2013
    Traduction : Jean Emmanuel NUNES

    Bibliographie :

    1)    Francisco Candido Xavier, Emmanuel, Emmanuel
    2)    Les aires du lobe frontal sont liées au raisonnement, à la planification, à la génération du langage, au mouvement et à la solution des problèmes, de sorte que les chercheurs estiment que durant la psychographie « mécanique » se produit une absence de perception de soi-même et de la conscience.
    3)    Public Library of Sciences, décembre 2012
    4)    Allan Kardec, Livre des esprits, question 370
    5)    Bruce H. Lipton - Les études pionnières de Lipton sur la membrane cellulaire furent les précurseurs d’une nouvelle science, l’épigénétique, duquel il est devenu le fondateur et l’un de ses meilleurs spécialistes.
    6)    Francisco Candido Xavier, Emmanuel, No mundo maior

    7)    Francisco Candido Xavier, Emmanuel, Pensamento e vida

    domingo, 30 de junho de 2013

    Hitler, le Nonce des ténèbres

    Traduction: Jean Emmanuel Nunes

    Paris / France





    Adolf Hitler, malgré tout son charisme, n’aurait jamais eu la force suffisante pour, seul, causer la Deuxième guerre mondiale. Or, dans les moments de grandes crises sociales, des « faux prophètes » apparaissent, offrant le salut. Cela ne signifie pas nécessairement qu’il s’agisse de personnages grandioses mais, qu’ils possèdent toutefois des qualités de séduction. Un des éléments qui a permis à Hitler d’accéder au pouvoir fut la soif de vengeance du peuple allemand contre les pays vainqueurs de la Première guerre mondiale.

    On peut aussi noter l’influence d’autres forces occultes pour expliquer la manière dont le Führer, un individu obsédé, excentrique, mentalement déséquilibré à un haut degré, qui est parvenu à diriger l’Allemagne, en plein cœur de l’Europe. Sans l’intervention massive d’obsesseurs (incarnés et désincarnés), comment pourrait-on expliquer qu’un jeune homme brisé, qui a échoué, abandonné à son sort, rejeté par la société, soit parvenu à établir le plus ténébreux instrument d’oppression que le monde ait pu connaître ?

    Ses grandes révélations (provenant des ténèbres) aidaient à cimenter la dépendance charismatique entre lui et le peuple obsédé. Hitler était un médium perverti, totalement subjugué par des phalanges tant incarnées que d’outre-tombe. Pour plus irrationnels qu’aient pu être ses ordres, il y a toujours eu quelqu’un qui se soit disposé à les accomplir. Il émanait de lui un type de magnétisme si étrange et hypnotisant que les gens croyaient à toute chose qu’il puisse dire. Il transmettait des messages exotiques, promettait que le Troisième Reich aurait un règne de 1000 ans, fait d’abondance, de pouvoir et de félicité. Il était la marionnette des génies des ténèbres qui n’offraient pas d’options au libre arbitre, mais une très tentante vision millénariste, illusoire, creuse, irrationnelle et subjuguante.

    Dans le livre « Mein Kampf », dont il fut l’auteur (ensemble avec les ténèbres), Adolf Hitler divise les êtres humains en catégories, se basant sur leur apparence physique, établissant des ordres supérieurs et inférieurs. Au sommet du classement se trouve l’homme germanique, qui a la peau claire, les cheveux blonds et les yeux bleus (aryen). Il affirmait que l’aryen était la forme suprême de la race humaine. Sa philosophie ne croyait pas à l’égalité des races, et c’est pourquoi il était obligé de promouvoir l’élévation des plus forts et d’exiger la subordination des plus faibles. Cette idée sera partagée, à différents stades, par des millions d’Allemands et d’habitants des pays occupés, qui restèrent silencieux ou qui participèrent au système.

    Comme l’explique Max Weber, le pouvoir charismatique dépend des qualités inhérentes d’un individu et repose sur son excentricité et son arbitraire. C’est pourquoi, le caractère durable, excentrique et individualiste du pouvoir charismatique doit être régulé si l’on désire établir un système plus stable à l’intérieur d’une communauté. L’intransigeance obsessive ostentée par des réformateurs de la société qui se jugent illuminé par la grâce divine, et qui pensent, pour cette raison, posséder un ensemble de qualités leur permettant d’être des leaders politiques, tenues pour exceptionnelles ou surnaturelles, conduisent au fanatisme populaire.

    Ceux qui affirment posséder un pouvoir charismatique sont ceux que Jésus dénommait de faux prophètes (médiums des ténèbres). L’Histoire le démontre. L’obsession fut la maladie de tous les siècles. L’essor de l’apparition de phénomènes médiumniques extravagants est l’effet naturel de l’incidence majeure des esprits malins sur les hommes. Hitler s’est bâti l’image de l’être élu, au sens théologique du mot. Son insistance à posséder un pouvoir et un mystère venus quasiment de l’autre monde générait un vibrant appel, donnant la sensation qu’il était, de fait, le sauveur.

    La médiumnité lumineuse fut un magnifique élément des vies de François d’Assise, du Mahatma Gandhi et de Chico Xavier mais, la médiumnité ténébreuse a fait ressortir les méandres du psychisme d’Adolf Hitler, qui fréquentait le groupe médiumnique de Thule, au début du 20ème siècle, à Berlin. Il connaissait parfaitement bien sa condition d’instrument des invisibles. « Lors d’une entrevue à la presse, il a clairement confirmé cette réflexion en affirmant : « Je bouge comme un somnambule, selon ce que m’ordonne la Providence ». Il avait des changements d’attitude subis et orageux. D’une placidité froide et méditative, il explosait soudain dans une grande colère, prononçant follement un torrent de paroles, avec émotions et impacts, notamment lorsque la conversation tournait autour de sujets politiques et raciaux » (1).

    La société doit rester attentive à ces assauts, car la technique d’infiltration des ténèbres est très éprouvée. Le loup se cache au milieu du troupeau en portant la peau d’un doux agneau. Il ne peut pas affirmer qu’il vient détruire, ni se présenter comme étant un ennemi. Il se présente en ayant des gestes séducteurs, une attitude de sauveur, de héros, ayant le désir de servir jusqu’à la mort, sans restrictions.

    La suggestion posthypnotique a été, jusqu’à aujourd’hui, très bien mise en œuvre par les obsesseurs hautement entraînés à la technique de la manipulation de la pensée humaine, individuelle et collective. Hitler est entré dans l’Histoire comme étant l’incarnation de la méchanceté, l’inventeur de l’holocauste, la marque d’un des régimes les plus effrayants que l’humanité ait connue. Sa personnalité a offert d’inexorables sources d’implications pour des abordages thématiques les plus divers.

    Bien souvent, ces représentants des ténèbres n’ont pas une connaissance exacte qu’ils sont en train de servir d’ustensiles aux êtres sinistres des ténèbres. Nous croyons ainsi qu’Adolf Hitler et nombre de ses partisans jouaient un terrible rôle dans la tactique globale de fondation d’un règne des ténèbres sur la Terre, dans un travail colossal qui, donc, portait la marque puissante de l’Antéchrist, comme le mentionnait l’apôtre Jean (2).

    Jorge HESSEN,

    Le 23 avril 2013.

    site : http://jorgehessen.net

    Traduction : Jean Emmanuel NUNES
    Bibliographie :

    1)    Herminio C. Miranda, Reformador, mars 1976
    2)    Première Epître de saint Jean, chapitre 2

    domingo, 23 de junho de 2013

    Les rêves sont entourés d’énigmes

    Traduction: Jean Emmanuel Nunes

    Paris / France





    Pour certains orthodoxes de l’académie, le rêve est une expérience d’imagination de l’inconscient durant le moment du sommeil. Les spécialistes des neurosciences affirment, de manière générale, que le rêve n’est qu’une espèce d’assemblage d’information sans sens, qui a pour fonction de maintenir le cerveau en ordre. Il est véritablement étrange qu’un phénomène aussi trivial que celui des rêves ait été l’objet d’autant d’indifférence de la part des apôtres du conservatisme de la science mécanique, qui n’hésitent pas à mépriser la cause de ces visions.
    La méthodologie de la science dominante n’analyse que les aspects physiologiques des activités oniriques et n’est pas encore parvenu à conceptualiser avec clarté et objectivité le sommeil et le rêve. Néanmoins, certaines fenêtres s’ouvrent. Récemment, des scientifiques du laboratoire de Yukiasu Kamitani, de l’Institut international de recherches en télécommunications avancées (A.T.R.) de Kyoto (Japon), organisèrent un intéressant « dictionnaire » pour définir, par comparaisons, les signaux du cerveau provenant des images du monde des rêves. L’étude a pour objectif une interprétation plausible des contenus des images oniriques au travers d’un dispositif décodificateur des représentations des rêves.
    L’analyse de l’activité cérébrale a été réalisée par résonance magnétique, ce qui a permis d’enregistrer les « images » que les volontaires « voyaient » durant leurs rêves, et les comparaient via une table de correspondance entre l’activité du cerveau et les objets ou thèmes de diverses catégories. Pour l’obtention des images sensibles, il fut nécessaire que le volontaire soit réveillé au cours du sommeil, afin qu’il puisse les décrire. Or, est-ce qu’une personne peut avoir conscience qu’elle est en train de rêver ? Oui, garantit le Dr. Frederick Willem van Eeden, psychiatre hollandais, avec le soutien du Dr. Stephan Laberge, de l’Université de Stanford (Etats-Unis).
    Les rêves sont entourés de mystères depuis les débuts de l’existence humaine. Pour les peuples de l’Antiquité, ils étaient porteurs de quelque chose de « surhumain ». Ils étaient vu comme le moyen pour quelqu’un de recevoir des orientations et des messages de l’au-delà, tant des divinités que des esprits. Des récits relatifs aux rêves sont récurrents dans les saintes écritures. Le texte biblique réunit plus de 700 citations de rêves et visions. Une grande partie du contenu du Coran (livre de l’islam) fut révélée à Mahomet en rêve.
    L’oniromancie (prévision de l’avenir par l’interprétation des rêves) est amplement pris en compte dans les traditions judéo-chrétiennes, à l’image de la Torah et de la Bible qui racontent que Jacob, Joseph et Daniel possédaient le don de déchiffrer les rêves. Dans le Nouveau Testament, Joseph fut informé en rêve par l’ange Gabriel, que Marie portait en son ventre un enfant divin, et après la visite des rois mages, un ange l’avisa en rêve qu’il devait fuir vers l’Égypte, et qu’il le préviendrait lorsqu’il pourrait revenir en Israël en toute sécurité. Dans l’islam, les bons rêves sont inspirés par Allah et peuvent être porteurs de messages divinatoires, alors que les cauchemars sont considérés comme étant des pièges de Satan.
    Certains chercheurs défendent l’idée que les images présentes dans la pensée des personnes au moment du sommeil sont, le plus souvent, le résultat de perceptions ou de souvenirs anciens qui reviennent à la mémoire, s’y emboîtant. Cela expliquerait les rêves qui paraîtraient apporter des solutions à la vie réelle, à l’image de l’histoire du physicien allemand Albert Einstein, qui a conclu sa théorie de la relativité après une petite sieste. Paul McCartney se réveilla un jour avec une merveilleuse mélodie en mémoire. Il alla jusqu’au piano et commença à trouver les notes, et tout a suivi dans un ordre logique. Il apprécia beaucoup la mélodie et comme il avait rêvé d’elle, il n’a pas pu croire qu’il l’avait lui-même écrite. « Ce fut la chose la plus magique du monde », affirma le chanteur. C’est de cette manière que McCartney expliqua la création de « yesterday », il y a plus d’un demi-siècle. De même, Abraham Lincoln vit, en rêve, des scènes de ses funérailles, une semaine avant de se faire assassiner, racontant ce fait à son ami Ward Lamon, qui reprit cet épisode dans son journal.
    Des penseurs, des scientifiques et des philosophes, tels que René Descartes ou Friedrich August Kekulé von Stradonitz ont eu aussi, en rêve, des visions révélatrices. En voyage vers l’Allemagne, Descartes eut une vision en rêve d’un nouveau système mathématique et scientifique. Kekulé proposa la formule hexagonale du benzène après avoir rêvé d’un serpent qui mordait sa propre queue. Le père du tableau périodique, Dmitri Mendeleïev, affirma avoir eu un rêve dans lequel on lui montrait le modèle du tableau périodique actuel.
    En 1900, en publiant son livre « l’interprétation des rêves », Sigmund Freud proposa de donner un caractère scientifique à la matière. Les rêves seraient des charges émotionnelles emmagasinées dans l’inconscient, qui projetteraient des images et des sons. Par analogie, on pourrait penser qu’il s’agirait là d’une espèce de « photographie » de l’inconscient audit moment. Pour cela, le rêve démontre toujours des aspects de la vie émotionnelle. Les rêves et leur langage sont symboliques, selon Freud. Pour comprendre leurs divers contenus, il faut reconnaître ce que les symboles représentent dans le rêve. Les rêves sont la route digne de foi permettant la connaissance de la pensée.
    Carl Gustav Jung, se basant sur l’observation de ses patients et de ses propres expériences, a mieux compris le rôle des rêves, qui ne seraient pas seulement révélateurs de désirs occultes mais plutôt l’outillage de la psyché qui recherche l’équilibre au moyen de la compensation. À l’inverse de Freud, pour Jung, les situations absurdes des rêves ne seraient pas une façade, mais la manière appropriée par laquelle l’inconscient s’exprime. Il désigne les rêves comme étant des forces naturelles qui aident l’être humain dans son processus d’individualisation.
    Un très important aspect des rêves à prendre en considération, selon la ligne de Jung, est de savoir comment le rêveur, le protagoniste du rêve (qui représente l’ego), est confronté aux forces malignes (l’ombre), pour s’enquérir de la façon dont, durant la veille, la personne affronte l’adversité, l’autorité et l’opposition des idées.
    Nous dormons durant le tiers de nos vies et le sommeil, au-delà de ses propriétés restauratrices de l’organisation physique, nous offre des possibilités d’enrichissement spirituel au travers des expériences vécues lorsque nous nous reposons. Les cadres symboliques que les esprits font passer sous nos yeux peuvent nous offrir d’utiles avertissements et des conseils salutaires, s’il s’agit de bons Esprits ou « nous induire en erreur ou flatter nos passions, s’il s’agit d’Esprits imparfaits » (1).
    Le Codificateur demanda aux Esprits : « Pourquoi ne se rappelle-t-on pas toujours les rêves ? ». Les bienfaiteurs répondirent : « Dans ce que tu appelles le sommeil, ce n’est que le repos du corps, car l’esprit est toujours en mouvement ; là, il recouvre un peu de sa liberté et correspond avec ceux qui lui sont chers, soit dans ce monde, soit dans d’autres ; mais comme le corps est une matière lourde et grossière, il conserve difficilement les impressions qu’a reçues l’Esprit, parce que l’Esprit ne les a pas perçues par les organes du corps » (2).
    Incarnés, nous n’avons pas conscience des occupations que nous pouvons assumer au cours du sommeil. Malgré cela, ces travaux ne sont pas exprimables. « Malheureusement, toutefois, la majorité use du repos nocturne pour partir à la chasse aux émotions frivoles ou moins dignes. En relâchant ses propres défenses, certaines impulsions longuement dominées durant la veille s’expriment dans toutes les directions, faute d’éducation spirituelle véritablement ressentie et vécue » (3).
    Des amis peuvent se visiter durant le sommeil. « Et beaucoup d’autres qui croient ne pas se connaître se réunissent et se parlent. Tu peux avoir, sans t’en douter, des amis dans un autre pays. Le fait d’aller voir, pendant le sommeil, des amis, des parents, des connaissances, des gens qui peuvent vous être utiles, est tellement fréquent, que vous l’accomplissez vous-même presque toutes les nuits » (4). Pendant le sommeil, les liens qui unissent l’âme au corps « sont relâchés, et le corps n’ayant pas besoin de lui, il parcourt l’espace, et entre en relation plus directe avec les autres esprits » (5). Lorsque nous dormons, « l’Esprit a plus de facultés que dans la veille ; il a le souvenir du passé et quelquefois prévision de l’avenir ; il acquiert plus de puissance et peut entrer en communication avec les autres Esprits, soit dans ce monde, soit dans un autre » (6).
    Aussi, nous recommandons d’œuvrer à préparer le repos physique nocturne, au travers de travaux quotidiens honorablement consacrés, de manière à ce que, la nuit, s’organise une zone de rencontre de nos âmes, lors de précieuses réunions de forces, pas simplement au bénéfice de notre expérience personnelle mais surtout au bénéfice de ceux qui sont plongés dans la douleur.

    Jorge HESSEN, 
    Le 13 mai 2013.
    jorgehessen@gmail.com
    http://jorgehessen.net

    Traduction : Jean Emmanuel NUNES
    Bibliographie :

    1)    Allan Kardec, Livre des médiums
    2)    Allan Kardec, Livre des esprits, question 403
    3)    Missionnaires de la lumière, André Luiz / Francisco Candido Xavier
    4)    Allan Kardec, Livre des esprits, question 414
    5)    Allan Kardec, Livre des esprits, question 401
    6)    Allan Kardec, Livre des esprits, question 402