Traduction: Jean Emmanuel Nunes
Paris / France
Le cerveau est un organe complexe, composé de liaisons, de
filaments et de structures bien établis qui forment une connexion transportant
des informations vers toutes les parties du corps physique. Dans la « matière grise », il n’y a pas une cellule individuelle pour
chaque fonction distinctive, mais un groupe admirable les reliant entre elles à
travers un « réseau neural ». L’activité normale des multiples espaces du
cerveau contient toutes les fonctions cérébrales, y compris les expériences
conscientes, telles que la pensée, la vue, l’ouïe, les arts.
Chaque jour, la neuroscience affronte divers défis (exposés
ou occultes) dans les entrailles crâniennes. « Le cerveau ressemble à un laboratoire compliqué où l’esprit (prodigieux
alchimiste) effectue d’inimaginables associations atomiques et moléculaires,
nécessaires aux extériorisations intelligentes » (1). C’est la machine
(«hardware humain») qui exprime l’intelligence au sein du monde matériel.
Aussi, beaucoup de ceux qui étudient la pensée humaine font de l’intelligence
un talent du cerveau. Bien fascinantes sont les transformations encéphaliques
qui surviennent lors des efforts d’apprentissage des langues, de la musique,
des sciences exactes, ou des arts en général. Il y a des altérations cérébrales
même lors des transes médiumniques. Une recherche commune, réalisée par
l’Université de Sao Paulo (USP) et l’Université Thomas Jefferson de
Philadelphie (Etats-Unis), a procédé au monitoring des flux sanguins dans
différentes régions du cerveau au cours de la psychographie, tout en observant
l’activité cérébrale au travers de la tomographie par ordinateur au moyen d’une
émission de photons uniques vers les aires actives et inactives. Il fut
constater que la médiumnité altère la dynamique cérébrale (2). Cependant comme
l’indique Andrew Newberg, directeur de recherche du Myrna Brind Center of
Integrative Medecine, « la réaction
cérébrale à la médiumnité ne reçoit qu’une faible attention scientifique »
(3).
Admirable et insolite est l’ensemble connexe de dizaines de
milliards de neurones au sein d’un réseau spécifique et complexe, le cerveau
peut être comparé au plus extraordinaire ordinateur que l’homme est encore
incapable de construire. Ses sécrétions gouvernent les réactions de tout
l’univers physiologique, travaillant en faveur de la vie physique et psychique.
Il y a des ressemblances notables avec la cybernétique, car les ordinateurs
contemporains sont de légitimes « cerveaux artificiels », bien qu’extrêmement
élémentaires et, par analogie, réduits à un encéphale psychosomatique. Ce sont
de simples banques de données qui choisissent entre deux options, d’après un
code préétabli et en accord avec le monceau de données enregistrées dans ses
mémoires. Il est clair que nous ne souhaitons pas affirmer que l’ordinateur
serait intelligent, et encore moins qu’il aurait de l’intuition, mais il est
exact d’indiquer qu’il met à profit l’une des qualités de l’intelligence
humaine, à savoir la mémoire.
Les résultats des recherches relatives aux réactions cérébrales,
lorsque l’on étudie des langues, par exemple, font ressortir une expansion de
l’hippocampe, parmi d’autres phénomènes encéphaliques. Mais peut-on déduire de
l’influence des organes l’existence d’une relation entre le développement du
cerveau et celui des habiletés et de l’intelligence ? Les Bienfaiteurs
spirituels nous avertissent qu’il ne faut pas confondre « l’effet avec la cause. L’esprit a toujours les facultés qui lui
sont propres ; or, ce ne sont pas les organes qui donnent les facultés [aptitudes
et intelligence], mais les facultés qui
poussent au développement des organes » (4).
Le spiritisme et la science se complètent. Les principes du
monde spirituel et les lois du monde matériel sont le visage d’un événement
commun. La science a besoin du spiritisme, tout comme le spiritisme a besoin de
la science. Isolés, ils ne parviendront à aucune solution et seront submergés
dans le labyrinthe des suppositions risquées. La neuroscience a un angle
essentiellement mécanique et, logiquement, dans ce cas il y a une différence de
base entre la science matérialiste et la science spirite car, pendant que la
première fait du cerveau celui qui extraie l’habileté et l’intelligence, la
seconde ne fait de l’encéphale qu’un instrument de l’esprit, qui est l’être
intelligent individualisé. Pour certains spécialistes, un des aspects
perturbateurs du thème peut être synthétisé dans la question : « un petit
cerveau est-il synonyme d’habiletés et d’intelligence minimales ? ;
un cerveau imposant est-il la garantie d’une intelligence et d’habiletés
majeures ? ». Il faut comprendre que l’habileté (aptitude) et
l’intelligence sont des attributs essentiels de l’esprit, et donc que le corps
physique n’est qu’une enveloppe qui sert d’instrument à l’exercice des capacités
spirituelles. Toutefois, un cortex cérébral de grande taille est-il réellement
l’indice d’une meilleure aptitude et d’une plus grande intelligence ? Un
petit cerveau peut-il être l’indication d’une intelligence et d’une compétence
moindre ? Les recherches de certains neuroscientifiques le garantissent.
Cependant, on ne peut pas prévoir catégoriquement l’habileté
et l’intelligence d’une personne selon la taille de son cerveau. « Un des élèves, qui étudiait à l’Université
(Sheffield University), avait un QI de 126 et remportait des prix pour être le
meilleur élève en mathématiques et menait une vie sociale normale. Mais, il ne
possédait pas de cerveau, au sens littéral du terme… Lorsqu’il fut soumis à un
examen, on a pu vérifier qu’au lieu d’avoir un cerveau normal d’une épaisseur
de 4,5 cm entre les ventricules et la surface corticale, il n’y avait qu’une
infime couche de tissu de moins d’un millimètre d’épaisseur. Son crâne n’était
rempli que d’un fluide cérébro-spinal » (5). Il est très difficile d’expliquer
ces curieux éléments afin
d’apprécier la fonction que le cerveau joue. Ce sera donc un défi pour l’avenir
que de répondre à ces questions pour une meilleure compréhension du sujet. Il
est donc intéressant de poser la question suivante aux neuroscientifiques :
Où est le siège de la conscience et de la pensée ? De quoi sont faites les
voix et images du souvenir ? Où voyons-nous les images produites par
l’imagination ? Qu’est-ce que l’inconscient et d’où proviennent les souvenirs
qui surviennent avant que nous les ayons eu consciemment ? Qu’est-ce que
la pensée et qu’est-ce qui anime le corps ? Il s’agit de points que
la neuroscience ne permet pas d’expliquer.
D’après l’esprit André Luiz, le cerveau « se divise en trois zones distinctes où, dans
la première zone, se situe la résidence
de nos impulsions automatiques, symbolisant l’abrégé vivant des travaux
réalisés ; dans la seconde, se situe le
domicile des conquêtes actuelles, où s’érigent et se consolident les
qualités nobles que chacun est en train d’édifier ; dans la troisième, se
situe la maison des notions supérieures,
indiquant l’éminence qu’il nous faut atteindre. Dans la première, résident
l’habitude et l’automatisme. Dans l’autre, résident l’effort et la
volonté ; et, dans la dernière, résident l’idéal et le but supérieur à
atteindre. C’est ainsi que ressortent le subconscient, le conscient et le
superconscient. Comme chacun peut le voir, chacun possède en soi le passé, le
présent et l’avenir » (6).
Même lorsqu’elle semble stationnaire, la pensée (esprit)
poursuit son chemin, sans reculade, sous l’action des forces visibles ou
invisibles. En la volonté, « se trouve le
contrôle qui la dirige vers telle ou telle direction, établissant les causes
qui commandent les problèmes du destin. Sans elle, le désir peut conduire à des
erreurs affligeantes conduisant à des siècles de réparation et de
souffrance ; l’intelligence peut être emprisonnée dans l’entonnoir de la
criminalité ; l’imagination peut créer de dangereux monstres dans l’ombre,
et la mémoire, bien que fidèle à sa fonction d’enregistrement, selon la
destination que la nature lui donne, peut tomber dans un déplorable relâchement
» (7).
Donc, dans l’optique spirite, le cerveau est
la dynamo qui produit l’énergie mentale, selon la capacité de réflexion propre
à chacun. La pensée (esprit) est la maîtresse de ce monde microscopique, où des
milliards de corpuscules et d’énergies multiformes sont à l’œuvre. D’elles
procèdent des flux de la volonté produisant un vaste réseau de stimuli
réagissant devant les exigences du paysage extérieur ou répondant aux
suggestions des zones intérieures. Placée entre l’objectif et le subjectif,
elle agit en collaboration avec la loi divine en vue d’apprendre, de vérifier,
de choisir, de rejeter, d’accepter, de recueillir, de garder, de s’enrichir, de
s’illuminer, et de progresser sans cesse.
Jorge HESSEN
Source : Revista « A luz na
mente », 17 mai 2013
Traduction : Jean Emmanuel NUNES
Bibliographie :
1) Francisco Candido Xavier, Emmanuel,
Emmanuel
2) Les aires du lobe frontal sont liées au
raisonnement, à la planification, à la génération du langage, au mouvement et à
la solution des problèmes, de sorte que les chercheurs estiment que durant la
psychographie « mécanique » se produit une absence de perception de soi-même et
de la conscience.
3) Public Library of Sciences, décembre
2012
4) Allan Kardec, Livre des esprits,
question 370
5) Bruce H. Lipton - Les études
pionnières de Lipton sur la membrane cellulaire furent les précurseurs d’une
nouvelle science, l’épigénétique, duquel il est devenu le fondateur et l’un de
ses meilleurs spécialistes.
6) Francisco Candido Xavier, Emmanuel, No
mundo maior
7) Francisco Candido Xavier, Emmanuel,
Pensamento e vida