Traduction: Jean Emmanuel Nunes
Paris / France
Il y a quelques mois, à Sao Paulo, un jeune de 19 ans a été
tué par sa propre mère, semble-t-il dans le cadre d’un rituel de « magie noire
». Lorsqu’elle fut arrêtée, elle traversait une crise psychotique (folie ?
ou « possession » ?). Elle parlait de démons et de thèmes sataniques, et
six policiers durent s’employer pour appréhender cette femme qui appartenait
aux communautés religieuses non conventionnelles d’Internet ayant adopté le
sacrifice humain. D’après l’enquête policière, elle aurait affirmé que son fils
devait mourir pour un « bien meilleur » ( ! ?). Ce fait
nous a conduit au verset 16 du chapitre 19 du livre de la Bible intitulé « Les
actes des apôtres », où l’on peut lire la chose suivante : « Et, leur sautant dessus, l’homme qu’habitait
l’esprit mauvais prit l’avantage sur eux tous avec une telle violence qu’ils
s’échappèrent de la maison à moitié nus et couverts de plaies » (1).
Nawaz Leghari, un Pakistanais âgé de 40 ans, adepte des
rituels de « magie noire », étrangla cinq de ses enfants parce qu’il pensait
que ce sacrifice lui conférerait des «pouvoirs magiques». Leghari tua de cette
façon ses deux filles et ses trois fils, âgés de 3 à 13 ans, le 9 janvier 2015
au matin, dans le village de Saeed Khan, situé au nord de Karachi. L’assassin
étudiait la magie noire et avait décidé de procéder à ce sacrifice pour
augmenter ses « pouvoirs ». Leghari réalisa une « odyssée spirituelle » de 40
jours, appelée « Chilla », prescrite par un marabout local, auprès
duquel il étudiait l’alchimie. Au début, le Pakistanais tenta d’empoisonner sa
famille au cours du dîner, mais sa femme l’en empêcha après une violente
dispute. Son épouse et son fils aîné décidèrent alors de passer la nuit dans la
maison de parents proches, laissant les autres enfants avec leur père, qui les
étrangla un à un (2).
Historiquement, lorsque l’homme ressemblait encore
physiquement aux primates, ses manifestations de religiosité étaient des plus
bizarres jusqu’à ce que, au fil des ans, dans le mystère des siècles,
surgissent les premiers organisateurs de la
pensée religieuse qui, en accord avec la mentalité générale, ne
parvinrent pas à échapper aux conceptions de férocité qui caractérisaient ces
êtres pleins d’un égoïsme animalesque irrationnel. L’homme en vint à croire que
les sacrifices humains pouvaient plaire à Dieu, d’abord parce qu’il ne
comprenait pas Dieu comme étant une source de bonté. Les peuples primitifs et
polythéistes adoraient les Dieux à travers les offrandes, les cultes, les
rituels, qui comportaient généralement des sacrifices d’animaux ou d’êtres
humains.
Comme le précise la réponse à la question 669 du Livre des
esprits : « Chez les peuples
primitifs, la matière l’emporte sur l’esprit ; ils s’abandonnent aux
instincts de la brute, c’est pourquoi ils sont généralement cruels, parce que
le sens moral n’est point encore développé en eux. Ensuite, les hommes
primitifs devaient croire naturellement qu’une créature animée avait beaucoup
plus de prix aux yeux de Dieu qu’un corps matériel. C’est ce qui les a porté à
immoler d’abord des animaux, et plus tard des hommes, puisque, suivant leurs
croyances fausses, ils pensaient que le prix du sacrifice était en rapport avec
l’importance de la victime » (3).
Le spirite convaincu ne croit pas au pouvoir sans limite des
forces des esprits mauvais lors des pactes de « magie noire » avec
ces derniers. Mais, il y a des incarnés pervers, aux limites de la folie, qui
sympathisent avec les esprits inférieurs (très violents) qui les invitent à pratiquer
le mal, étant obligé de les servir parce qu’eux aussi ont besoin d’une «
récompense » pour l’effort accompli dans le mal. C’est en cela que consistent
de tels actes. Dans le Livre des esprits, les bienfaiteurs précisent : « par exemple : tu veux tourmenter ton voisin,
et tu ne sais comment t’y prendre ; alors, tu appelles à toi des esprits
inférieurs qui, comme toi, ne veulent que le mal, et pour t’aider veulent que
tu les serves dans leurs mauvais desseins ; mais il ne s’ensuit pas que
ton voisin ne puisse se débarrasser d’eux par une conjuration contraire et par
sa volonté » (4).
Dans les sinistres cas analysés plus haut, on peut en
déduire un processus de subjugation profonde, en se souvenant, toutefois, que
la « possession » est toujours temporaire et intermittente, parce qu’un
désincarné ne peut prendre, définitivement, la place d’un incarné. Aussi, la
question de la « magie noire » n’a pas encore été étudiée de manière abondante
par les chercheurs spirites. Il y a des personnes qui ne croient pas à la possibilité
de l’existence des conjurations (« travaux effectués »), que l’on connaît sous
le terme de « magie noire ». Néanmoins, une étude approfondie de la question
dans le Livre des esprits, et dans la Revue Spirite, démontre que ces manœuvres médiumniques,
ayant pour finalité de porter préjudice à son prochain, sont parfaitement
possibles. Comme nous l’avons dit plus haut, à la question 549, Kardec
interroge : « Y-a-t-il quelque chose
de vrai dans les pactes avec les mauvais esprits ? ». Dans leur
réponse, les bienfaiteurs démontrent, de manière catégorique, qu’il est
possible qu’une créature évoque des mauvais esprits pour l’aider à engendrer le
mal chez d’autres personnes. La réponse nous éclaire aussi sur le fait que cet
acte peut être réalisé au cours d’une séquence d’événements connue sous le
terme de conjuration (conclue avec les ténèbres).
Dans les pratiques de « magie noire », les outils
matériels et les rituels sont utilisés pour fortifier la mauvaise intention
dans les mauvais objectifs projetés chez ceux à qui l’on souhaite porter
préjudice. L’interférence spirituelle provient des esprits inférieurs, qui
s’identifient aux êtres incarnés aux qualités morales inférieures, eux aussi
désireux d’affliger, de rendre malade, voire de tuer son prochain, ou encore de
voir se réaliser des intérêts d’ordre matériel. Si les créatures visées sont
harmonisées dans un niveau vibratoire équivalent, n’ayez aucun doute qu’ils
parviendront à leurs objectifs.
Le spiritisme analyse la genèse du phénomène de la «
possession » comme étant une faculté médiumnique troublée, et traite ce type de
manifestations au travers du dialogue avec l’esprit subjuguant, en cherchant à
comprendre ses raisons pour l’éclairer et le libérer de sa propre ignorance et
de sa confusion mentale. Et s’il est bien vrai que les bons esprits nous
protègent de ses maléfices, n’oublions pas qu’il est urgent que nous méritions
une telle assistance.
Jorge HESSEN
Le 15 janvier 2015
Source : A luz na mente, revista online
Traduction : J.E.
Bibliographie :
- Actes des apôtres, 19:16
- https://br.noticias.yahoo.com/paquistan%C3%Aas-mata-5-filhos-adquirir-poderes
- Livre des esprits, Allan Kardec, q. 669
- Livre des esprits, Allan Kardec, q. 549