Traduction: Jean Emmanuel Nunes
Paris / France
L'Esprit Bezerra de Menezes affirme qu’au sein de la
société, l’argent :
-
sans faire naître la lumière, est le support du candélabre,
-
sans apporter la paix, est un instrument permettant son
acquisition,
-
sans apporter la chaleur, lui offre le pull-over,
-
sans être le pouvoir de la foi, nourrit l'espoir,
-
sans être de l’amour, est capable d’être un précieux
ingrédient pour parvenir à une protection affective,
-
sans être une pierre de taille, assure des activités
affermissant le progrès,
-
sans être de la culture, promeut le livre,
-
sans donner la vue, réunit les instruments améliorant la
capacité des yeux,
-
sans être la source de la guérison, permet l'acquisition du
médicament [1] et, bien sûr, encourage la recherche de nouveaux médicaments.
En méditant sur ces réflexions, j’ai pensé au cas
d’Henrietta Lacks, une femme qui est morte du cancer il y a 60 ans, mais dont
les cellules («immortelles»), retirées de son corps, ont sauvé nombre de vies
humaines jusqu’à aujourd’hui.
Voyons comment cela s'est passé. Tout a commencé en 1951, à
l'arrivée d'Henrietta dans un hôpital aux États-Unis. Cela a marqué le début
d'une percée pour la biotechnologie. Les cellules de son corps allaient révolutionner la science médicale. Lacks
avait un cancer du col de l'utérus peu de temps avant de désincarner, et un
médecin préleva un morceau de tissu pour une biopsie ; il s'est rendu
compte qu'il s’agissait de cellules distinctes de celles qu’il avait déjà
analysé auparavant. Depuis lors, les cellules retirées du corps d'Henrietta se
sont accrues et démultipliées.
De fortes sommes d'argent furent investies pour que soient
produites des milliards de ces cellules dans les laboratoires de recherche pour
être utilisées par des scientifiques, qui baptisèrent cette lignée cellulaire
« HeLa », en hommage au nom d'Henrietta.
Il existe de nombreuses situations où le scientifique ne
doit étudier les tissus ou les agents pathogènes qu’en laboratoire. L'exemple classique
est celui du vaccin contre la poliomyélite. Pour le développer, il fallait que
le virus se développe en laboratoire, grâce à des cellules humaines et, bien
sûr, d'importants investissements financiers. Les cellules « HeLa »
se sont avérées parfaites pour l’expérimentation médicale, et les vaccins
auxquels elles servirent sauvèrent des millions de personnes, offrant une
renommée mondiale à cette lignée cellulaire.
Ces cellules ont non seulement permis le développement d'un
vaccin contre la poliomyélite et de nombreux traitements médicaux, mais ont
aussi été emportées lors des premières missions spatiales, aidant les
scientifiques à déterminer les conséquences d’une gravité nulle sur les tissus
humains. En outre, l'armée américaine a mis des cellules « HeLa » au
sein de grandes bouteilles sur les sites où des essais nucléaires étaient
réalisés.
Nous ne nous attarderons pas sur les mérites des abus
mercantilistes, résultant de la recherche coûteuse sur les cellules
susmentionnées qui, d'ailleurs, ont été les premières à être achetées, vendues,
emballées et expédiées par millions au sein de laboratoires à travers le
monde (certains se consacrant à des expériences cosmétiques, pour évaluer
les effets secondaires indésirables possibles des produits). La dynamique des
paradoxes humains fait qu'en plus de la contribution scientifique, des
milliards de dollars ont été générés grâce aux produits testés avec des
cellules « HeLa ».
Au début de ce texte, nous réfléchissions, ensemble avec
Bezerra, à propos de l'importance de l'argent, car il faut reconnaître que la
cupidité règne parmi nous, en particulier au sein du milieu scientifique. Mais,
ce qui importe en l'espèce, c'est que les cellules («immortelles») retirées du
corps d'Henrietta Lacks ont servi de base à des dizaines de milliers d'études
médicales à travers le monde et dans diverses branches de la science biologique
aux fins d'amélioration de la vie de l'homme . Par conséquent, elles furent un
élément crucial pour le développement scientifique afin de parfaire la santé
humaine.
Pour être plus clair, l'argent associé à une conscience
tranquille est un levier pour le travail, un canal de bienfaisance, un soutien
pour l'éducation et une source de joie. C'est une bénédiction du ciel qui, dans
l’immédiat, ne créé pas toujours le bonheur, mais qui fait toujours défaut [2] :
principalement pour les recherches scientifiques qui explorent des thérapies et
parviennent à la guérison de différentes maladies, telles que le cancer qui, il
y a quelques décennies, était dévastateur pour notre survie.
Jorge Hessen
Le 24 mai 2017
Source : Revista online « A luz na
mente »
Traduction : J.E.
Bibliographie:
[1] XAVIER, Francisco Cândido. «Charité», chapitre 36
«Argent», Ed. IDE, 1997
[2] XAVIER, Francisco Cândido. «Charité», chapitre 36
«Argent», Ed. IDE, 1997