Traduction:
Jean Emmanuel Nunes
Paris /
France
Au Japon, certaines tâches, telles que le nettoyage des
salles de classe, sont effectuées par les élèves eux-mêmes, en plus de leurs
activités sportives et artistiques extra-scolaires, afin de leur inculquer le
respect de la vie publique et l'importance du travail en groupe.
Au Japon, en plus des cours, la routine d'un enseignant
inclut le conseil, des travaux administratifs, et des visites au domicile des
élèves. L’apprentissage actif est valorisé, dont l’élève est le protagoniste,
et pour lequel l’enseignant fait participer la famille à l’éducation de l’élève
afin que les meilleurs résultats soient obtenus.
En vérité, les parents sont responsables du développement
des valeurs de leurs enfants, et ils ne peuvent pas laisser l’école s’en
charger. Un authentique parent, c’est celui qui cultive la citoyenneté
familiale à la maison. Autrement dit, personne à la maison ne peut faire ce qui
ne se fait pas au sein de la société. Il est nécessaire d'imposer à l'enfant
une obligation d’agir, ce qui crée l'idée qu'il doit participer à la vie de la
communauté. Il ne fait aucun doute que les parents doivent établir des limites,
qui soient soumises au bon sens et à la tempérance. Cependant, il s’agit bien
plus de suivre les limites que ce dont l'enfant est capable de faire.
Jusqu'à l'âge de sept ans environ, qui correspond à la
période infantile, l’enfant est plus accessible aux impressions qu’il reçoit de
ses parents ; c'est pourquoi les parents ne peuvent méconnaître leur
devoir de guider leurs enfants sur le plan moral. "Le prétexte selon lequel l'enfant doit s'épanouir en ayant un maximum
de libertés peut être source de graves dangers… car l'enfant libre est la
graine du scélérat" [1].
De plus, face à des enfants insoumis et incorrigibles,
insensibles à tous les processus éducatifs, "les parents, après avoir mis en œuvre tous les moyens d’amour et
d'énergie dans leur ouvrage de guidance, peuvent attendre que se manifeste la
Providence divine pour que s’opère l'illumination de leurs enfants rebelles, en
ayant conscience que cette manifestation pourra provenir de douleurs et
d’épreuves acerbes, de manière à semer avec succès le champ de la compréhension
et du sentiment" [2].
La période infantile est propice à rendre l'esprit plus
accessible aux bons conseils et exemples des parents et des éducateurs, parce
que l'esprit est plus flexible du fait de sa faiblesse physique, d'où la tâche
de réformer son caractère et de corriger ses mauvaises tendances. Du point de
vue moral, Allan Kardec commenta ainsi la question 685-A du Livre des
Esprits : "Il est un élément qu'on n'a pas assez fait entrer dans
la balance, et sans lequel la science économique n'est qu'une théorie : c'est
l'éducation ; non pas l'éducation intellectuelle, mais l'éducation morale ; non
pas encore l'éducation morale par les livres, mais celle qui consiste dans
l'art de former les caractères, celle qui donne des habitudes : car l'éducation
est l'ensemble des habitudes acquises" [3].
Nous avons tous besoin d'instruction et d'amour. L'école est
un centre d'initiation spirituelle, où les enseignants d'aujourd'hui continuent
la tâche des instructeurs d'hier. L'éducation, à travers la culture de
l'intelligence et au travers du perfectionnement du for intérieur, de par
l'exaltation de la connaissance et du bien, du savoir et de la vertu, ne se
réalise pas uniquement à force d'instruction, qui va de l'extérieur vers
l'intérieur, mais en ayant une adhésion consciente de la volonté qui, en se consacrant
au bien, sans contrainte aucune, peut libérer et polir le cœur, façonnant ainsi
le visage cristallin de l'âme qui est capable de refléter la Vie Glorieuse et
de transformer, par conséquent, le cerveau en une précieuse usine d'énergie
supérieure, qui projette des rayons de beauté et de sublimation [4].
La meilleure école est donc celle du foyer, là où la
créature reçoit les bases du sentiment et du comportement. Les établissements
d'enseignement, propres au monde, peuvent instruire, mais seule l'institution
de la famille peut éduquer.
C'est pour cette raison que si l'université peut former le
citoyen, seul le foyer peut édifier l'homme [5].
La période infantile, au cours de sa
première phase, est la plus importante pour toutes les bases éducatives, et les
parents spiritualistes chrétiens ne peuvent méconnaître leur devoir de guider
leurs enfants, durant les grandes révélations de la vie. En aucun cas, cette
première étape des luttes terrestres ne doit être considérée avec indifférence.
Le prétexte selon lequel l'enfant doit s'épanouir en ayant un maximum de
libertés peut être source de graves dangers. Comme il a déjà été dit, dans le
monde, l'enfant libre est la graine du scélérat. Surtout au cours de la petite
enfance, les parents spirites se doivent de nourrir le cœur enfantin de leurs
croyances doctrinales, mais aussi de le nourrir de bonté, d'espoir et de foi en
Dieu.
Jorge HESSEN
Le 23 octobre 2018
Source : A luz na mente, revista online
Traduction : J.E.
Bibliographie :
1] XAVIER, Francisco
Cândido, « Le Consolateur », q. 113
[2] XAVIER, Francisco Cândido, « Le Consolateur »,
q. 190
[3] KARDEC, Allan, « Livre des Esprits », q. 685
[4] XAVIER, Francisco Cândico, « Pensamento e
Vida »
[5] XAVIER, Francisco Cândico, « Pensamento e
Vida »