Traduction: Jean Emmanuel Nunes
Paris / France
L’homme moderne est modelé par une culture raciste,
patriarcale, misogyne et homophobe. Or, l’Évangile est une invitation constante
à la pratique de la fraternité, de l’amour, de la non-violence, tout
particulièrement vis-à-vis de nos semblables différents qui composent l’univers
minoritaire d’une société fortement machiste. Bien que cela soit contraire à
l’idée de groupes sociaux « majoritaires » et
« minoritaires », il faut reconnaître que ces termes sont consacrés
par l’usage et, les discriminations à l’égard des personnes « différentes »
sont désormais inacceptables.
Le combat herculéen contre les préjugés et l’homophobie
comporte des aspects sadiques. Cette lutte inhabituelle débute là où l’être
humain doit se sentir le plus accueilli et le plus en sécurité, à savoir sa
famille. Actuellement, aux Etats-Unis, par exemple, il y a une nouvelle classe
d’habitants des rues (c’est cela même ! Des sans domicilies fixes) qui
croît avec une déplorable rapidité, et qui est composée d’adolescents
homosexuels expulsés de leurs foyers par leurs familles. D’après les calculs du
Centre du progrès américain, ce sont plus de 300 000 jeunes qui ont dû
avoir recours aux abris publics après avoir été expulsés de leurs foyers
(bannis) par leurs propres parents, compte tenu de leur orientation sexuelle.
Les études réalisées aux Etats-Unis montrent que la grande
majorité de ces jeunes exclus s’exile de familles conservatrices et
profondément religieuses. Dans ce contexte, considérer l’homosexualité comme un
fait naturel est beaucoup plus difficile. Près de la moitié des homosexuels
américains sont contraints de quitter leur foyer peu de temps après avoir admis
leur orientation sexuelle face à leur famille, le plus souvent à contrecœur
(1). Or, l’homosexualité est une orientation sexuelle, tout comme
l’hétérosexualité et la bisexualité (l’asexualité peut également être
considérée comme une orientation sexuelle). Ce sont des orientations
naturelles, qui ne découlent pas d’un trouble de la personnalité, comme
l’assure l’esprit Emmanuel dans le livre « Vie et sexe », au chapitre
intitulé « homosexualité ».
Récemment, malgré la barbarie commise par Omar Mateen, un
combattant de l’État islamique qui occasionna la mort de 49 personnes dans la
boîte de nuit le « Pulse », outre 50 blessés, bien d’autres fourvoiements sont
pratiqués contre les homosexuels. En vérité, le fondamentalisme religieux est
la plus grande tragédie qu’il y ait en ce monde. Car on ne saurait comprendre
la haine culminant en actes de violence et de tortures contre les personnes, et
ce au nom de Dieu.
Après l’épisode survenu dans la boîte de nuit le « Pulse » à
Orlando, aux Etats-Unis, un pasteur nord-américain affirma : « ne pas être triste que des homosexuels
soient morts dans cette boîte de nuit. La tragédie, c’est que d’autres n’y
soient pas morts également. J’aurais voulu que le gouvernement les réunisse,
les place tous contre un mur, et qu’un peloton d’exécution placé face à eux les
fusille, en faisant exploser leurs cerveaux » (2). D’autres groupes
chrétiens extrémistes, à l’image de la «Westboro Baptist Church», ont affirmé
que ceux qui fréquentaient le « Pulse » se trouvaient en enfer après
leur assassinat. « La tragédie,
c’est que d’autres n’y soient pas morts aussi. La tragédie, c’est qu’Omar
Mateen n’ait pas fini le travail, parce que ces personnes sont des prédateurs.
Ce sont des pêcheurs » (3).
La question de l’homosexualité n’a pas fait l’objet d’une
recherche approfondie par le Codificateur au sein des œuvres de base. Dans le
Livre des esprits, on peut néanmoins observer qu’il en ressort que chacun peut
réincarner en tant qu’homme ou femme. Dans le monde spirituel, la dénomination
« lui » ou « elle » n’a pas beaucoup de sens, car le genre n’affecte pas les
Esprits.
En effet, dans l’au-delà, il n’y a pas de reproduction des
esprits au travers d’un quelconque processus d’accouplement sexuel. Cependant,
les organes génitaux présents dans le corps physique existent en raison des
lois de la manifestation biologique (charnelle), qui ont pour objectif de
permettre la réincarnation au moyen de la reproduction biologique par le biais
de l’accouplement sexuel.
L’expérience masculine ou féminine lors de multiples vies,
et la prédominance de l’une ou l’autre de ces expériences, conduisent l’Esprit
à conserver des caractéristiques restant gravées en lui, qui sont la
conséquence de l’influence que le corps physique transmet au périsprit. Par
conséquent, l’Esprit, en réincarnant, présentera les particularités du genre
dans lequel il a le plus longuement vécu et imprimera, dans sa structure
psychologique, les inclinations les plus en affinité avec ses expériences
passées.
Ainsi, nous sommes des Esprits ayant une polarité psychologique
masculine ou féminine, du fait de réincarnations continuelles dans l’un ou
l’autre genre. Ce n’est qu’une fois dépassées nos failles, liées à
l’attachement à la matière, à la sensualité, à l’égoïsme et à l’orgueil, que
nos attributs sexuels disparaîtront, graduellement et automatiquement, après
avoir acquis les « qualités nobles
inhérentes à la masculinité et à la féminité » (4).
Les différentes expériences que nous vivons dans le corps
physique s’illustrent par leur caractère transitoire. Tout se transforme et, si
l’enseignement avantageux est bien accueilli, ce sera l’agent d’un plus grand
bonheur dans l’avenir. Ce qui importe réellement, c’est ce que nous faisons de
bien dans les régiments de la charité en faveur de son semblable et de
nous-mêmes, et à la façon dont nous recevons et comprenons les actions
d’autrui, et non selon notre genre.
Jorge HESSEN
Le 20 juin 2016
Source : A luz na mente, revista online
Traduction : J.E.
Références :
3) idem
4) Viera, Waldo et Xavier, Francisco
Cândido, « Evolution en deux Mondes », de l’esprit André Luiz, chap.
XII